Intervention de Laurent Panifous

Réunion du mercredi 14 décembre 2022 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Panifous :

Merci, mon général, pour votre présentation.

Le conflit ukrainien met en lumière deux nouveautés majeures en matière de défense. D'une part, de nouveaux acteurs privés ont mis à disposition du public et des médias des informations clés collectées par leurs propres moyens. Nous pourrions citer toutes les images satellites parues dans la presse montrant l'avancée des forces russes vers Kiev, mais également les images, encore plus tragiques, témoignages des crimes de guerre perpétrés par les forces russes, en particulier dans la ville de Boutcha. De telles images existaient déjà par le passé. Cependant, elles étaient entre les mains des États qui décidaient, seuls, de les exposer aux yeux du grand public. Avec l'arrivée de ces nouveaux acteurs privés, l'une des différences centrales est cette capacité à générer un débat public qui n'aurait pas nécessairement eu lieu faute de preuves. Ces images vont aussi nourrir la justice internationale qui se met en mouvement pour juger les crimes de guerre commis.

D'autre part, la place de l'information en temps de guerre connaît un tournant avec l'invasion de l'Ukraine. Le conflit russo-ukrainien s'apparente bel et bien à une guerre connectée d'un nouveau genre. Le spatial y joue un rôle crucial en permettant la connexion et le partage d'informations en direct, tant pour les gouvernements que par les soldats et les civils eux-mêmes. Là encore, les acteurs privés jouent un rôle nouveau et important.

Pensez-vous que nous puissions maîtriser cette évolution de l'information via l'espace ou, à défaut, comment le prendre en compte à l'avenir dans le cadre de notre politique de défense ? Peut-on conserver un temps d'avance sur les acteurs privés ?

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