Intervention de Laurence Boone

Réunion du mercredi 11 janvier 2023 à 13h30
Commission des affaires européennes

Laurence Boone, Secrétaire d'État :

Nous subissons un choc de compétitivité colossal en raison de la hausse des prix de l'énergie et de l'IRA – ce sont les deux à la fois. Notre écart de compétitivité avec les États-Unis se creuse notamment.

Je pense, contrairement à Mme Oziol, que nous pouvons utiliser des mots forts pour expliquer ce que nous faisons. Je l'ai dit, le Président de la République le répète lors de tous les Conseils européens et la ministre de l'énergie, Mme Pannier-Runacher, fait de même : l'objectif de la France est d'assurer des prix de l'énergie plus bas et la sécurité d'approvisionnement. Ce « et » est très important : n'en déplaise à ceux qui n'apprécient pas la concurrence internationale, il existe une compétition mondiale pour l'approvisionnement en électricité et en gaz. J'ajouterai même un autre « et » : les prix, la sécurité d'approvisionnement et la transition énergétique. Nous avons toujours gardé le cap de la transition énergétique et, à court terme, celui des économies d'énergie – ce n'est pas la première fois que nous en faisons dans notre histoire, et c'est encore le meilleur moyen de faire baisser les prix.

Le remplissage des stocks est, par ailleurs, une mesure extrêmement efficace. Nos stocks sont aujourd'hui pleins à 85-90 %. Je vous rappelle que nous craignions de ne pas y parvenir.

Baisse de la demande, stockage et achats conjoints se conjuguent. Plusieurs d'entre vous m'ont interrogée sur le dernier point. La plateforme d'achats est en cours de mise en place. En décembre, la Commission européenne et des énergéticiens se sont réunis pour définir le cadre dans lequel nous pourrions parvenir à une entente afin d'acheter de l'énergie à des prix moins élevés en utilisant le pouvoir de levier de toutes les entreprises européennes. Le travail est en cours, et d'autres réunions auront lieu.

À cela s'ajoutent des discussions avec des partenaires fiables, en premier lieu la Norvège. Le chancelier allemand, le Président de la République et la présidente de la Commission ont rencontré le Premier ministre norvégien, et des discussions sont en cours entre les énergéticiens français, européens et norvégiens au sujet des approvisionnements.

Nous allions la baisse de la demande, le stockage, la conclusion de contrats, la création d'une plateforme d'achats conjoints et l'augmentation de la capacité de production d'énergie bas-carbone – nucléaire et énergies renouvelables –, qui a toujours été le combat de la France. Le vote de la loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables est le meilleur garant de la baisse des prix.

Depuis le début de la crise, de nombreux pays européens qui étaient hostiles au nucléaire reviennent sur leur position. C'est important, car nous allons pouvoir déployer notre nucléaire plus sûrement et le rendre plus rentable grâce à des exportations.

Le dernier point sur lequel j'insisterai est la solidarité. Madame Mélin, vous voulez sortir du marché unique de l'énergie.

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