Intervention de l'amiral Pierre Vandier

Réunion du mercredi 11 janvier 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

l'amiral Pierre Vandier, chef d'état-major de la Marine :

Je souhaite revenir sur la haute intensité et la dissuasion. Les guerres récentes, notamment celle entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et celle en Ukraine, rappellent que des conflits sollicitant l'ensemble de l'énergie de la nation peuvent survenir à proximité de notre territoire. Il n'existe pas de conflit conceptuel entre haute intensité et dissuasion. La dissuasion protège les intérêts vitaux du pays, tandis que la haute intensité s'impose à nous dans le domaine conventionnel. La nature de la guerre évolue et des armes d'un nouveau type arrivent, ce qui commande de s'adapter. C'est la raison de mes efforts, depuis deux ans, pour changer l'esprit qui anime la préparation opérationnelle de haute intensité (POHI). L'objectif est de prendre en compte l'intensité du réarmement naval. En mer, la sûreté et la crédibilité des forces navales nécessitent de s'entraîner différemment. La haute intensité nous appelle à disposer de commandants de bateaux et de forces capables de faire face à des environnements bien plus contestés.

Concernant la coopération européenne en matière de dissuasion nucléaire, le sujet a été évoqué par le Président de la République. Il relève d'une décision politique, développée par l'état-major des armées et la direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS).

Le président Gassilloud a évoqué la défense antimissiles balistiques (DAMB). Dans les années 2000, certains ont pensé que la conjonction du désarmement nucléaire et du durcissement des boucliers antimissiles rendrait la dissuasion obsolète. Cependant, la DAMB repose sur un paradigme différent : avec un tel système, l'incertitude ne repose pas sur l'éventuel agresseur, mais sur celui qui se défend. L'étanchéité d'un bouclier anti-missile ne peut pas être absolument certaine, et n'offre donc pas les mêmes garanties que la dissuasion nucléaire.

La réalisation du programme SNLE de 3ème génération a été lancée lors de la précédente LPM, en février 2021. Le premier SNLE 3G remplacera Le Triomphant à l'horizon 2035. La découpe de la première tôle est prévue fin 2023. Les noms des quatre futurs SNLE n'ont pas encore été définis. Ils seront prochainement proposés au ministre et au chef de l'État. Leur mise en service actif s'échelonnera jusqu'à l'horizon 2050. Il est prévu que le sous-marin rentre dans les infrastructures actuelles. De plus, nous avons appliqué la même logique incrémentale aux bateaux qu'aux missiles.

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