Intervention de Sophie Mette

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Mette :

Je vous remercie de nous donner l'occasion de parler de la précarité des jeunes, qui devraient toujours occuper une place à part dans notre assemblée. Les années de la crise du covid ont particulièrement touché notre jeunesse et nos étudiants, qui ont souffert de l'éloignement et du manque de lien social. Ils ont également subi de plein fouet les conséquences économiques de la crise, marquées par l'augmentation de la précarité avec la disparition de jobs étudiants qui permettaient à nombre d'entre eux de boucler leurs fins de mois. Nous gardons tous en tête les images d'étudiants faisant la queue devant des banques alimentaires. Je salue la réponse du Gouvernement, qui a alors fait passer le prix du repas dans les restaurants universitaires à 1 euro.

Alors que la crise du covid semble derrière nous, nous devons réfléchir à la manière de pérenniser cette mesure utile pour les jeunes en situation de précarité. Le choix du Gouvernement de maintenir les repas à tarif préférentiel pour les étudiants boursiers et les étudiants précaires lors des rentrées 2021 et 2022 apparaît juste. Il permet d'accompagner au plus près les étudiants dans le besoin. Cette année, ce dispositif est assorti d'un ensemble de mesures allant du chèque de rentrée à la revalorisation des bourses, qui représentent un effort budgétaire supplémentaire de 300 millions d'euros. Je rappelle aussi que le tarif de 3,30 euros est déjà un tarif social, applicable à tous les étudiants et dont le montant est stable depuis 2019.

Si le recours à une aide ciblée est un choix juste, c'est avant tout parce qu'il est cohérent avec notre modèle de société, qui repose sur la justice sociale. Cette logique a inspiré l'article L. 821-1 du code de l'éducation, relatif à l'action des Crous en faveur des étudiants, qui demande de privilégier les aides sous condition de ressources afin de réduire les inégalités sociales.

Le groupe Démocrate s'oppose à la généralisation du repas à 1 euro à tous les étudiants. Nous souhaitons pérenniser des aides plus ciblées pour ceux qui en ont besoin. Néanmoins, nous ne souhaitons pas rester sans réponse. Aussi défendrons-nous, avec nos collègues de la majorité, des amendements visant à installer dans le temps le système appliqué depuis deux ans. Il a eu besoin de s'affiner, et nous devons nous assurer que les Crous et les universités peuvent en faire une publicité utile. Nous nous félicitons que le retour d'expérience de 2021 ait incité le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche à faciliter les démarches pour les étudiants non boursiers durant les quatre premiers mois de l'année. Cela a permis d'éviter un embouteillage des demandes auprès des assistantes sociales en début d'année.

La situation actuelle montre que la réforme des bourses annoncée par la ministre est plus que jamais nécessaire pour redonner du sens au système en lui rendant une utilité sociale. Les premières informations dont nous disposons semblent témoigner d'une volonté d'inclure un plus grand nombre d'étudiants, tout en augmentant les bourses : ce sont de bonnes perspectives pour nos étudiants. Le groupe Démocrate réservera son vote à l'adoption des amendements proposés en commun par la majorité.

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