Intervention de Hadrien Clouet

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHadrien Clouet :

Hier, nous avons débattu de l'index seniors, qui sert exclusivement à décorer le texte. Malheureusement, vous n'avez pas souhaité qu'on l'enrichisse pour donner malgré vous un sens et une portée à ce que vous avez inventé, chers collègues de la majorité.

Aujourd'hui, nous en venons au cœur du sujet : l'argent. C'est, dites-vous, la raison d'être de la réforme : il faut trouver 12 milliards d'euros pour les caisses de retraite. Ce chiffre est extrait du pire scénario retenu par le Conseil d'orientation des retraites (COR), mais peu importe. Nous sommes de bonne composition, car nous nous inscrivons dans une logique de coconstruction.

Vous voulez trouver 12 milliards d'euros. Ne tortillons pas : seules deux solutions s'offrent à vous.

La première, c'est l'impôt sur la vie. Reculer l'âge de départ, c'est faire en sorte que des milliers de gens décèdent avant de pouvoir liquider leur pension, ou arrivent à la retraite en invalidité et ne parviennent plus à faire les petits gestes du quotidien tels que faire la cuisine, laver le domicile ou s'amuser avec les petits enfants. Moins de retraités en vie, c'est de l'argent économisé.

La seconde consiste à trouver les 12 milliards ailleurs, là où ils sont. Tel est le sens des amendements que nous défendrons toute la journée : vous offrir des sorties de secours pour les trouver, par exemple parmi les hauts revenus ou les grandes fortunes, ou dans les cotisations déplafonnées, soit autant de moyens pérennes et durables d'alimenter le système de retraite.

Adopter un ou deux de nos amendements permettra de répondre à cette préoccupation, voire de retirer le texte de loi. Ainsi, nous en resterons là et nous séparerons bons amis, après avoir trouvé de l'argent, en évitant de facturer votre réforme aux travailleurs de ce pays. Nous aurons même mis un peu d'argent de côté dans les caisses de retraite. Ce qui est formidable, c'est qu'en adoptant trois ou quatre de nos amendements, nous pourrons même rétablir la retraite à 60 ans, ce qui offre une marge de progression tout à fait considérable.

Nous vous prenons au mot. Vous voulez 12 milliards : vous avez le choix entre le peuple et vos amis.

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