Intervention de Mélanie Thomin

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMélanie Thomin :

Cet amendement vise à créer une taxe sur les superprofits des grandes entreprises afin de financer les cinq branches de la sécurité sociale. Sans idée de dénigrer, l'ambition de cet amendement est de faire contribuer ces profits, dans un contexte où 174 milliards d'euros de bénéfices ont été réalisés par les entreprises du CAC 40 en 2020-2021 – record absolu. La France est championne d'Europe des dividendes : les actionnaires français sont parmi les mieux rémunérés. Or le patron de l'ONU, Antonio Guterres, lanceur d'alerte en la matière, a invité les gouvernements à taxer davantage leurs grandes entreprises, particulièrement celles qui collectent, par effet de bord, les fruits amers de la crise économique et géopolitique.

Pendant ce temps, on demande aux Français de se serrer la ceinture et on les abandonne à l'idée inflexible de devoir travailler plus longtemps. Nous avons pourtant, dès l'été dernier, posé sur la table des outils pour débattre avec les Français d'un référendum d'initiative partagée sur les superprofits, qui peut ouvrir une réflexion nationale essentielle. Si ce débat ne prend pas corps par le biais des institutions, des millions de Français, dans la rue, nous rappellent leur légitimité de citoyens lorsqu'ils veulent s'inviter dans la réflexion sur l'avenir de leurs retraites et, par là-même, dans ce débat incontournable sur une meilleure répartition de la richesse dans notre pays. Ils ont bien compris que c'est à eux qu'est demandé l'effort de travailler plus longtemps. L'immobilisme face aux grandes entreprises agace en une période où l'effort national est permanent pour les catégories moyennes et populaires.

Alors, quid des grandes entreprises ? Quelle est leur responsabilité ? Alors que le Président de la République a sonné la fin de l'abondance, la responsabilité nationale mérite d'être mieux partagée – c'est une revendication qui se fait de plus en plus entendre dans nos circonscriptions. Nous refusons un impôt sur la vie qui se substituerait à la contribution des entreprises les plus riches.

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