Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du mardi 7 mars 2023 à 9h00
Questions orales sans débat — Desserte tgv du mans et de la sarthe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Une convention de garantie des dessertes pour les gares du Mans conclue en 2007 entre l'État, le gestionnaire RFF – Réseau ferré de France –, la SNCF et les collectivités locales assurait le maintien pour quinze ans de seize trajets aller-retour quotidiens par TGV entre Le Mans et Paris. Après l'évocation fin 2021 d'une possible diminution, SNCF Voyageurs avait annoncé pour 2022 une desserte nominale identique à celle de 2021, à savoir seize allers-retours quotidiens en semaine entre Paris et Le Mans. En 2023, la desserte quotidienne en semaine est descendue à quatorze allers-retours par TGV. Par transport express régional (TER), le trajet dit direct dure entre deux heures et deux heures vingt minutes.

Le nombre de rames et de places proposées varie selon les TGV, ce qui influe mécaniquement sur le prix du billet. D'ailleurs, le prix médian du voyage Paris-Le Mans n'est pas vraiment public, noyé qu'il est parmi les tarifs variables en fonction des cartes, des réductions, des horaires ou des trains : il est connu de la seule SNCF. Curieusement, le site SNCF propose également des trajets reliant Le Mans à Paris par TGV avec un changement à Rennes – pour un coût encore plus élevé, bien sûr. Hors TGV, quasiment aucun autre train plus rapide que le TER n'est disponible à la réservation.

Je rappelle que la portion Le Mans-Paris de la ligne à grande vitesse (LGV) est considérée comme la plus chère du réseau. Au fil du temps, l'opérateur historique a justifié ce coût supplémentaire pour les usagers par différents motifs.

Ainsi, en 2013, le prix dépendait de la plateforme ; en 2014, la fixation du tarif était couverte par le secret des affaires ; en 2015, les tarifs étaient déterminés selon le remplissage des trains ; en 2017, ils étaient plus élevés dans la mesure où les charges fixes pesaient proportionnellement davantage pour les trajets courts que pour les trajets longs. En 2020, l'opérateur indiquait que le coût des péages, qui représentent 30 à 40 % du prix du billet, était plus élevé sur cette partie de la ligne. En 2021, il reprenait l'argument selon lequel cette portion de ligne est exclusivement dédiée aux trajets à grande vitesse et faisait valoir que les plus longs trajets doivent coûter proportionnellement moins cher. Cela est pourtant en contradiction avec l'exemple de la ligne Paris-Rennes, qui, elle aussi, est entièrement à grande vitesse !

Ma demande est simple. Je souhaite que l'État garantisse une fréquence de desserte entre Paris et Le Mans au moins équivalente à son niveau historique, qu'il veille à l'instauration d'un tarif plafonné sur cette portion, ou d'un tarif au kilomètre égal à celui des autres portions de la LGV, et qu'il renforce, en lien avec les conseils régionaux, les liaisons interrégionales entre les Pays de la Loire, la Normandie et le Centre-Val de Loire.

La réponse appropriée réside clairement dans l'instauration d'une desserte améliorée, avec des tarifs réduits, sur un réseau donnant toute sa place à des trains rapides et aux TGV sur les lignes interurbaines, selon l'exemple de nos voisins allemands ou espagnols.

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