Intervention de Jean Castex

Réunion du mercredi 8 mars 2023 à 17h30
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Jean Castex, ancien Premier ministre :

Vous avez raison, monsieur le rapporteur, nous parlons d'un fait très grave, de l'assassinat d'un préfet de la République. L'agression qui a eu lieu en milieu carcéral est très grave elle aussi. Rien de tout cela n'est banal.

Je comprends tout ce que vous dites et l'émotion que ces événements suscitent ; je n'ai pas attendu de venir devant vous pour l'entendre et le comprendre. J'avais été interrogé, y compris dans le cadre de questions au Gouvernement, et cette question du complot avait déjà été évoquée.

Vous m'avez fait venir devant vous, mesdames et messieurs les députés. Vous me dites, monsieur le rapporteur, que des braves gens se posent des questions ; je crois faire partie des braves gens. J'ai exercé la responsabilité éminente de chef du Gouvernement de la République. J'ai eu, dans les circonstances que l'on a rappelées – le décret de déport –, à intervenir directement dans ce dossier. Compte tenu de l'ampleur de l'événement et des graves troubles à l'ordre public que vous avez cités, qui ont suivi l'agression, puis le décès d'Yvan Colonna, le Premier ministre, quel qu'il fût, aurait eu à en connaître. Je menais, le président y a fait référence, des discussions sur des sujets relatifs à la Corse, en dehors de la question du statut de DPS. Par conséquent, je ne découvre rien de ce que vous me dites.

Je crois connaître l'État et j'ai beaucoup de respect pour lui. Je veux dire ici, solennellement, que je n'ai jamais, ni de près ni de loin, en ce sujet comme dans tous les autres, été l'instrument d'un quelconque complot – dont la finalité m'interroge d'ailleurs. Si tel avait été le cas, jamais je ne l'aurais toléré, car c'eût été un grave abaissement de l'État. Je le répète donc : j'ai pris, dans ce que je pense être l'intérêt de l'État et de la paix sociale, au vu des faits et de l'ensemble des éléments à ma disposition, les décisions que j'ai cru devoir prendre. Je vous en ai expliqué les motivations. Évidemment, l'enchaînement des circonstances est extrêmement douloureux et nous devons profiter de ce moment pour tout nous dire et pour en tirer, s'il y a lieu, des leçons plus structurelles. Mais de complot d'État, contre M. Colonna ou, a fortiori contre la Corse, je réaffirme, en ma qualité d'ancien chef du Gouvernement, qu'il n'y a point eu, et heureusement.

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