Intervention de Maud Bregeon

Réunion du mercredi 1er mars 2023 à 21h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaud Bregeon, rapporteure :

Le démarrage du plan actuel peut tout à fait être comparé avec le lancement du plan Messmer, ne serait-ce que pour les raisons techniques suivantes. Le plan Messmer n'a pas consisté à installer d'une traite cinquante-huit réacteurs : il comprenait trois contrats de programme différents, CP0, CP1 et CP2. Le premier, CP0, correspondait à l'installation de 5 400 mégawatts ; les six EPR que nous allons lancer représentent un peu plus, 9 600 mégawatts. De même qu'à l'époque ce contrat avait été suivi de deux autres, de même nous mettons huit EPR supplémentaires à l'étude. Certes, la filière n'est pas dans le même état et les normes ne sont pas équivalentes, raison pour laquelle nous les retravaillons, mais la logique incrémentale est similaire.

Par ailleurs, on entend dire ces dernières semaines que les centrales consomment de l'eau et que comme on manque d'eau, il ne faut pas faire de centrales. Or, si les réacteurs ont besoin d'eau pour être refroidis, cette eau est ensuite rendue. Les réacteurs en cycle ouvert – soit vingt-six sur l'ensemble du parc – restituent 100 % de l'eau qu'ils prélèvent ; en cycle fermé, c'est seulement 60 %, mais la quantité d'eau consommée est moindre et l'eau est moins chauffée.

Je vous invite enfin à relire le rapport de RTE qui détaille l'impact du réchauffement climatique sur le fonctionnement du parc actuel à l'horizon 2050 : il montre, site par site, que cet impact est minime, de l'ordre de quelques points de pourcentage de la production annuelle. Les dernières canicules ont entraîné des baisses de production d'une durée limitée, principalement l'été, quand la consommation est moindre, et d'environ 200 mégawatts par réacteur, soit moins d'un quart de sa puissance. Bref, c'est un phénomène assez marginal. Il existe, mais les objectifs de sûreté n'en sont pas remis en cause. L'énergie nucléaire n'est pas parfaite, mais les conséquences météorologiques se font également sentir sur l'énergie solaire ou éolienne.

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