Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du lundi 20 mars 2023 à 21h30
Jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Ces jeux peuvent être une grande aventure collective, à condition qu'ils soient accessibles à toutes et tous, à commencer par la billetterie, et c'est d'abord à la profondeur de la trace qu'ils laisseront dans l'imaginaire collectif que se mesurera leur réussite.

Nous sommes aujourd'hui amenés à étudier la seconde loi olympique, dont l'objectif est de permettre la bonne tenue des Jeux. Plusieurs articles ne posent pas de difficulté majeure et recoupent un ensemble d'obligations pour l'organisation des Jeux. Nous les soutiendrons.

Cependant, nous regrettons que ce projet intègre des dispositions bien plus larges que celles nécessaires à l'organisation en tant que telle. Nous nous opposons en particulier aux mesures visant à une plus grande répression dans les stades. Nous refusons que soit bâillonnée toute expression politique dans les stades : pour nous, chacun doit notamment pouvoir y arborer un drapeau, en solidarité par exemple avec l'Ukraine, avec la Palestine ou encore avec les femmes iraniennes.

L'article 7, relatif à la vidéosurveillance algorithmique, vient polluer cette loi et porte une atteinte disproportionnée au droit par rapport à ses mérites supposés. C'est pourquoi nous souhaitons sa disparition du texte.

Autre véritable cheval de Troie législatif, les dispositions relatives au travail le dimanche. Au-delà de notre opposition générale à l'ouverture des commerces le dimanche, nous soulignons le fait qu'il existe déjà des dérogations au principe du repos dominical, qui auraient, à notre sens, suffi pour répondre aux demandes ponctuelles des commerçants. En tout état de cause, la rédaction actuelle de l'article n'a pas été concertée avec les syndicats et n'est pas conforme à la charte sociale des Jeux olympiques. Cela nous conforte dans notre opposition à cet article, que nous amenderons afin d'en limiter les effets nocifs sur les salariés.

Nous n'avons pas pu aborder dans cette loi la question des transports, qui est pourtant majeure. Stéphane Mazars et moi-même l'avons rappelé dans le point d'étape de la mission d'information sur les retombées des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 sur le tissu économique et associatif local. J'appelle l'ensemble de la représentation nationale à bien mesurer les conséquences délétères, pour les personnels comme pour les usagers, de l'ouverture à la concurrence des transports publics au moment même des Jeux. Qu'on en approuve le principe ou non, y surseoir est une urgence. Nous vous proposerons très prochainement un texte en ce sens.

Enfin, il serait temps que nous parlions de sport dans cette enceinte, car le sport est, au fond, le grand absent de ce projet de loi.

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