Intervention de Chantal Jourdan

Réunion du mardi 28 mars 2023 à 17h20
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChantal Jourdan :

Depuis plusieurs mois, les Français font face une forte augmentation du coût de la vie, en particulier de celui des denrées alimentaires. Nous constatons tous l'augmentation de la précarité, qui se traduit parfois par des difficultés à se nourrir à sa faim – et, plus encore, à se nourrir correctement. Nous pensons évidemment à tous ces jeunes dans les files d'attente des banques alimentaires, mais aussi aux familles qui ne peuvent nourrir convenablement leurs enfants et aux personnes âgées ou fragiles qui ne parviennent pas à s'alimenter de façon digne.

Cette situation est insupportable et pourtant peu de choses sont faites pour y répondre. Le Gouvernement promet, depuis 2020, un chèque alimentaire qui n'arrive jamais. Cette proposition de loi apporte donc plusieurs réponses en urgence ; elle permet de faire le lien entre le pouvoir d'achat, le bien manger, la réduction de l'impact environnemental de l'alimentation et le progrès de l'agroécologie.

L'article 1er instaure une prime d'alimentation exceptionnelle. Le groupe Socialistes et apparentés soutient cette mesure urgente, qui s'inscrit dans la lignée de propositions qu'il défend régulièrement. Nous insistons sur la nécessité de trouver un mécanisme qui permette d'orienter cette aide vers une alimentation durable, locale et de qualité. La mise en œuvre d'un tel dispositif est particulièrement complexe ; aussi le comité de parties prenantes devra-t-il, d'une part, flécher l'utilisation de la prime vers des denrées et produits alimentaires durables et, d'autre part, rechercher un système pérenne, en lien avec une agriculture durable. Il existe déjà de nombreuses initiatives et réflexions, telles que la carte Vitale de l'alimentation et la sécurité sociale de l'alimentation.

L'article 2 prévoit qu'en 2025 les services de restauration collective scolaire devront proposer une option végétarienne à tous les repas ou, chaque semaine, deux menus végétariens sans autre choix. Cette disposition va dans le bon sens. La cantine doit permettre à tous d'accéder à une alimentation de qualité, diversifiée et de nature à favoriser des productions respectueuses de l'environnement. Nous proposerons d'étendre cette mesure à la restauration collective des autres administrations et des entreprises publiques.

Enfin, l'article 3 prévoit d'interdire la mise sur le marché de produits à base de viande contenant des additifs nitrés, à compter de 2024 pour ceux qui ne sont pas traités thermiquement et de 2025 pour les autres. Tout aussi pertinent à nos yeux, il reprend en partie une proposition de loi de notre collègue Richard Ramos relative à l'interdiction progressive des additifs nitrés dans les produits de charcuterie. Nous l'avions soutenue, mais elle avait été largement vidée de son contenu lors de son examen. La proposition étend l'interdiction à la production, à l'importation et à l'exportation. Au vu des efforts déjà réalisés par beaucoup d'industriels, il s'agit d'une mesure raisonnable et souhaitable.

Nous soutiendrons donc cette proposition de loi.

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