Intervention de Christian Baptiste

Séance en hémicycle du vendredi 5 mai 2023 à 9h00
Crise de l'hôpital public

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Baptiste :

En France, entre 2003 et 2016, ce sont plus de 64 000 lits qui ont été supprimés pour les hospitalisations à plein temps, soit 13 % de la capacité d'hospitalisation. Cette diminution des capacités d'accueil s'est accompagnée du gel des salaires, d'une baisse de l'embauche de personnels hospitaliers de tous grades et de contraintes budgétaires obéissant à des impératifs d'efficience et de rentabilité.

Depuis le milieu des années 1990, tous les gouvernements, sous les présidences Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron ont donc délibérément favorisé une mise en faillite de l'hôpital public, contre laquelle mobilisations et cris d'alerte ont été régulièrement lancés en vain. Il est plus que nécessaire de dresser le bilan de cette destruction programmée.

Dans un contexte déjà complexe, cette situation s'est exacerbée en Guadeloupe. Depuis plus de vingt-cinq ans, le CHU de Pointe-à-Pitre présente un déficit de fonctionnement qui lui interdit une gestion saine et de disposer des moyens nécessaires pour réaliser des projets médicaux. Les différents professionnels que j'ai auditionnés en amont souhaiteraient avoir plus d'indications sur les résultats de l'enquête diligentée par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) concernant le coefficient correcteur géographique et le besoin urgent qui se fait ressentir de le réactualiser. Ces résultats répondraient au besoin d'éléments probants qui pourraient aider à une meilleure appréhension des réalités ultramarines, sans pour autant les réduire à un souci d'appréciation technique.

En ce qui concerne l'indemnité de cherté de vie, nous avons constaté, au début du mois d'avril, une inégalité de rémunération entre les médecins antillais et les médecins ultramarins – 20 % de salaire en plus aux Antilles et 40 % à La Réunion. Je me réjouis qu'un décret rétablisse l'égalité. Qui prendrait en charge les 10 millions d'euros ? Enfin, qu'en est-il de la mission d'intérêt général prévue dans le cadre du Ségur, qui permettrait d'équilibrer la situation des hôpitaux.

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