Intervention de Olivier Andrault

Séance en hémicycle du vendredi 5 mai 2023 à 9h00
Quelles réponses à l'envolée des prix des produits de grande consommation

Olivier Andrault, chargé de mission à l'UFC-Que choisir :

Je répondrai à votre troisième question, qui concerne le trimestre anti-inflation. Selon l'UFC-Que choisir, cette mesure ne répond pas aux besoins des consommateurs. En effet, n'étant pas obligatoire, elle ne s'impose pas aux acteurs de la grande distribution. Surtout, le contenu des différents paniers anti-inflation n'étant défini par aucun cahier des charges précis, il est choisi par chaque distributeur en son âme et conscience. Il s'ensuit que le nombre de produits concernés est parfois ridiculement faible, et ne saurait donc répondre aux besoins des différents consommateurs, car il existe peu de points communs entre les besoins d'un jeune couple avec deux enfants en bas âge et ceux d'un couple de seniors disposant d'un budget important – ou, d'ailleurs, d'un budget réduit.

Deuxièmement, cette mesure n'incite nullement à réduire la marge de la distribution, car elle ne permet aucune comparaison entre deux produits. Une enseigne peut ainsi s'engager à réduire le prix d'un paquet de spaghettis, et une autre à réduire le prix d'un kilo de coquillettes. Quoi de commun entre ces deux engagements ? Il ne s'agit ni du même produit ni du même grammage, ce qui empêche toute comparaison.

Enfin, le concept est extrêmement vague. Il n'existe aucune définition réglementaire de « prix cassé » ou de « prix écrasé », ce qui ne laisse aucune possibilité de contrôle par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).

Nous estimons donc que cette solution est inadaptée et nous tenons à votre disposition pour évoquer les propositions formulées par l'UFC-Que choisir.

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