Intervention de Edwige Diaz

Séance en hémicycle du vendredi 5 mai 2023 à 9h00
Quelles réponses à l'envolée des prix des produits de grande consommation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdwige Diaz :

L'été approche, et avec lui une période néfaste pour les animaux de compagnie : rappelons que la France détient le funeste titre de championne d'Europe des abandons – près de 100 000 chaque année. Si j'évoque aujourd'hui ce drame, c'est parce que son motif est de plus en plus souvent financier. Il ressort d'un récent sondage de l'Ifop qu'un Français sur quatre a déjà renoncé pour des raisons financières à adopter un animal de compagnie, ce qui ne va pas contribuer à vider des refuges saturés : dans ma région, la Société protectrice des animaux (SPA) de la Gironde tire régulièrement la sonnette d'alarme, celle de Limoges a annoncé sa très probable fermeture dans les semaines à venir, faute de moyens et face à la recrudescence du nombre d'animaux recueillis.

Pour les propriétaires, l'augmentation du coût de la nourriture de leur animal s'ajoute à celle de leur propre alimentation. Si l'on déplore que le prix des croquettes ait augmenté de 18 % par rapport à l'année dernière, il y a de quoi s'affoler quand on lit qu'en 2023, l'alimentation destinée aux animaux devrait connaître une inflation de 40 %, soit la plus forte hausse constatée dans les rayons. Un animal qui coûtait, il y a deux ans, 450 euros en coûte désormais 650, soit 200 euros de plus ! Ce qui est dramatique et scandaleux, c'est que ces augmentations ne sont pas seulement dues à l'inflation touchant l'énergie et les matières premières, mais aussi et surtout aux marges toujours croissantes des grands groupes. Lorsque les Français vont faire leurs courses, madame la ministre déléguée, ils ont l'impression de ne plus tant nourrir leurs animaux de compagnie que les actionnaires et les profiteurs de crise !

Au cours de votre propos liminaire, vous nous avez fait part de votre intention de négocier avec les industriels et distributeurs ; en revanche, vous n'avez pas mentionné l'alimentation animale. Ma question sera donc la suivante : ce sujet, qui concerne au plus haut point les millions de propriétaires d'animaux que compte la France, suscite-t-il également votre intérêt ? Je souhaite que ce soit le cas, ce qui permettrait d'éviter, dans les prochaines semaines, un drame animalier sans précédent.

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