Intervention de Olivia Grégoire

Séance en hémicycle du vendredi 5 mai 2023 à 9h00
Quelles réponses à l'envolée des prix des produits de grande consommation

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat et du tourisme :

– eh oui, il peut m'arriver de vous surprendre ! – et celle de l'Inspection générale des finances (IGF) sur l'inflation alimentaire. La seule différence entre les constats que les deux organismes font froidement de la situation tient aux dates qu'ils ont respectivement retenues. D'après les calculs de l'Institut La Boétie, la marge des industriels contribuerait à hauteur de 36 % à la hausse des prix de production des biens agroalimentaires entre le quatrième trimestre 2021 et le quatrième trimestre 2022, contre 59 % pour la flambée des coûts liée aux intrants et 5 % pour l'augmentation des salaires et impôts nets sur la production.

Si l'institut a bien repris la méthode retenue par la mission diligentée par l'IGF, ce sont les dates de comparaison qui posent problème dans son analyse. L'institut compare en effet le quatrième trimestre 2022 au quatrième trimestre 2021, là où l'IGF compare l'année 2022 à l'année 2019, antérieure à la vague inflationniste. Si l'on retient ces deux bornes, l'excédent brut d'exploitation (EBE) – que l'on peut considérer comme le profit – ne contribue qu'à hauteur de 2 % à la hausse des prix du secteur et non à hauteur de 36 % comme indiqué par l'institut. L'augmentation des prix de vente s'explique entièrement par l'augmentation du prix des intrants et, en parallèle – c'est le point le plus important –, les industriels ont simplement restauré leurs marges post-crise. Je tiens à la disposition de ceux d'entre vous que cela intéresse le graphique qui me semble être le plus intéressant, présentant le taux de marge des industriels.

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