Intervention de Anne Genetet

Séance en hémicycle du lundi 22 mai 2023 à 16h00
Programmation militaire 2024-2030 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Chers collègues, nous sommes ici pour parler d'avenir : celui de nos armées, celui des hommes et des femmes qui la composent mais aussi des familles qui s'engagent à leurs côtés ; l'avenir, aussi, de notre défense et de notre nation. En somme, de notre avenir à toutes et tous. Car ce projet de loi de programmation militaire, qui porte une vision de la France et de sa place dans le monde, entend répondre à cette question : quel modèle d'armée pour demain ?

Petit retour en arrière : après trois décennies de sous-investissements qui avaient conduit nos armées au bord de l'effondrement, la majorité avait déjà renversé cette tendance en défendant, dans la précédente LPM, une politique de rupture qui mettait enfin un terme à l'érosion de nos forces militaires. Très concrètement, cette ambition s'est traduite par une augmentation du budget de la mission "Défense" , puis par une exécution budgétaire, que dis-je, une sur-exécution budgétaire unanimement saluée – autant de gages de confiance et de crédibilité pour ce nouveau projet de loi de programmation militaire.

Le retour de la guerre à haute intensité à nos portes, en Ukraine, sur le sol européen, mais aussi la guerre hybride mondialisée, l'accentuation des tensions internationales ou encore les multiples défis globaux justifient que nous répondions sans attendre aux bouleversements de notre environnement stratégique. En somme, il s'agit désormais d'engager un effort de transformation permettant à la France de conserver une supériorité opérationnelle, tout en ajoutant de la profondeur à ce qui fait la signature de nos armées : manœuvre, vitesse, audace, adaptabilité et haute précision.

Le ministre et les rapporteurs l'ont rappelé, le texte consolidera nos fondamentaux, qu'il s'agisse de la protection de nos territoires – notamment ultramarins –, de la crédibilité et de la permanence de la dissuasion nucléaire, clé de voûte de notre défense et assurance vie de notre pays, ou encore de l'amélioration des conditions de vie et de travail des militaires et civils de la défense. Il visera également à allouer des moyens inédits au renseignement et à l'innovation, afin de renforcer notre liberté d'accès aux espaces communs et notre liberté d'action dans les nouveaux champs de conflictualité – espace, cyber, drones, défense sol-air. Enfin, l'économie de guerre impose de renforcer notre autonomie stratégique, avec la sécurisation des approvisionnements critiques, la constitution de stocks stratégiques ou encore la relocalisation de filières de production sur le territoire national ou européen.

L'excellente qualité des débats en commission, que je tiens à souligner, a permis d'enrichir le texte présenté par le ministre, s'agissant notamment de la rémunération des militaires, de la diversité et de la représentativité – en particulier celle des femmes et de nos concitoyens ultramarins –, des parcours à l'international de nos soldats, du renforcement des réserves qui seront également accessibles aux Français établis hors de France.

En outre, l'influence a été consacrée comme fonction stratégique, le rôle du Parlement a été renforcé et le changement climatique sera désormais pris en compte dans le fonctionnement des armées.

Je salue donc le rejet par l'Assemblée nationale de la motion de rejet préalable présentée par le groupe GDR – NUPES, qui permet aux débats de se poursuivre. Nous le devons à nos armées, qui nous regardent, et à notre pays.

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