Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Séance en hémicycle du jeudi 28 juillet 2022 à 9h00
Déclaration du gouvernement relative au bilan de la présidence française de l'union européenne — Reprise du débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président de la commission des affaires étrangères :

–, un travail gigantesque a été réalisé sous la présidence française. Celle-ci, grâce à l'adoption de 130 textes correspondant aux priorités d'une Europe plus sociale, plus verte et plus proche des citoyens, a fait véritablement avancer l'Union. Les résultats parlent d'eux-mêmes. Dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique, le Conseil et le Parlement européen ont approuvé l'ensemble des règles permettant de cingler vers l'objectif de réduction des émissions de CO2 de 55 % d'ici 2030.

Concernant l'Europe sociale, la directive relative à des salaires minimaux adéquats dans l'Union européenne, encalminée depuis 2020, a connu une avancée déterminante. Nous disposerons bientôt d'un outil bienvenu et intelligent contre le dumping social. En matière de régulation du numérique, deux textes fondateurs – le Digital Services Act et le Digital Markets Act – ont été adoptés pour mieux assurer le respect de la concurrence et garantir le retrait de propos haineux, racistes ou terroristes sur la toile. Bien d'autres avancées méritent d'être signalées, comme la refondation ô combien difficile de notre relation avec l'Afrique dans le contexte actuel.

Ce que je viens d'évoquer, c'est le business as usual. Or la seule loi des présidences françaises du Conseil de l'Union européenne, c'est la surprise. Cela fut le cas en 1989, en 1995 et encore en 2008, année de la crise territoriale provoquée par la Fédération de Russie aux confins de l'Europe, en Géorgie, et d'une crise financière inédite causée par la faillite de Lehman Brothers. Le calendrier de la présidence française s'en était trouvé complètement bouleversé.

Cette fois, un événement majeur a de nouveau tout bouleversé. La décision absurde et criminelle prise le 24 février par le président de la Fédération de Russie d'envahir le territoire ukrainien sans justification aucune et hors de toute légalité a représenté non seulement un stress test de première grandeur pour la cohésion et l'unité de l'Union européenne mais, surtout, un défi majeur pour la définition de son ambition ultime : sa transformation en une communauté politique active, solidaire et respectée.

À la surprise de nombreux sceptiques, jusqu'à Poutine lui-même, et grâce à l'implication totale de la France et de son président, l'Union a adopté pas moins de six paquets de sanctions, les premières dès le 24 février. Nous avons en convergence décidé ensemble de donner à l'Ukraine les moyens de vivre les armes à la main au lieu de disparaître dans la soumission à un pouvoir abject.

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