Intervention de Pap Ndiaye

Réunion du mercredi 10 mai 2023 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Pap Ndiaye, ministre :

À l'évidence, nous devrons prolonger ce débat, qui est tout à fait essentiel. Je mentionnais notamment le rapport des inspections générales et nous devons y répondre.

Le taux de réalisation des visites est extrêmement variable : en effet, il varie entre 0 % et des niveaux tout à fait satisfaisants selon les départements. Pour la douzième année, ce taux varie entre 6 % dans le Tarn-et-Garonne et 98 % dans la Creuse. Les chiffres moyens cachent donc des disparités, qui ne sont pas satisfaisantes.

La question des rémunérations est importante ; c'est pourquoi les médecins ont connu des hausses de rémunération tout à fait importantes, c'est-à-dire +3 000 euros bruts annuels en 2022 et +1 700 euros bruts annuels en 2021. Nous devons continuer du côté des infirmiers. Je crois néanmoins que la question ne se résume pas uniquement à des hausses de salaire, bien qu'elles soient nécessaires. Lorsqu'on enquête dans les facultés de médecine, la médecine du travail et la médecine scolaire sont moins choisies, pas seulement en raison des rémunérations qui sont plus basses, mais aussi en raison de considérations plus profondes quant à la nature du métier. Les étudiants ont parfois le sentiment que ce n'est pas un métier de soin, mais davantage un métier de prévention.

Monsieur Di Filippo, vous avez mentionné des alternatives, notamment au moyen du développement des infirmiers et infirmières de pratique avancée qui peuvent réaliser des actes importants. Je ne dirais pas qu'ils peuvent suppléer les médecins, mais nous devons envisager une gamme de réponses possibles.

Nous avons également à réfléchir à l'organisation générale de notre système, car certains métiers travaillent parfois en silo. J'ai été frappé du manque de communication qui existe parfois entre les infirmiers et infirmières, les assistantes sociales et les autres acteurs de l'éducation nationale. Un ensemble de questions méritent d'être mises à plat et ce sujet ne relève pas uniquement d'une hausse mécanique des budgets. Le budget pourrait d'ailleurs être discuté assez longuement. Par exemple, les psychologues EN dans le second degré sont souvent d'anciens conseillers d'orientation. Leurs tâches relèvent donc parfois davantage de l'orientation.

Madame Mette, vous avez raison d'insister sur la question de l'éducation à la sexualité. Nous devons à la fois respecter la loi du 4 juillet 2001 et prendre en compte notre mission relative à ces enjeux de santé publique, mais aussi sociaux et de réduction des formes de violences sexistes et sexuelles. Concrètement, les pays où l'éducation à la sexualité est mieux assurée que dans le nôtre enregistrent des formes de violence moindres.

Nous allons d'ailleurs lancer une nouvelle enquête en juin pour voir si la circulaire de rentrée et les fiches pédagogiques mises en place au mois d'octobre ont quelque efficacité. J'annoncerai des mesures extrêmement fortes au mois de juin, car l'enjeu est essentiel et nous devons respecter la loi. Les infirmières scolaires jouent d'ailleurs un rôle important dans l'éducation à la sexualité, car elles assurent généralement les trois séances en principe prévues chaque année avec les professeurs de SVT.

Il y a tant de raisons qui plaident en faveur d'une réforme de la santé scolaire et je crois que nous en sommes tous persuadés ici. Je serais d'ailleurs très heureux d'échanger devant vous après avoir mené une réflexion autour du rapport remis par le rapporteur spécial. Clairement, la situation n'est pas satisfaisante actuellement.

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