Intervention de Mireille Clapot

Réunion du lundi 25 juillet 2022 à 20h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMireille Clapot :

L'Europe est une construction, et l'Europe est forte. Députés de la majorité, nous avons à cœur cette construction et son partage avec les habitants de nos circonscriptions.

Nous nous félicitons de la réussite de la présidence française de l'Union européenne. Son bilan est plus que positif, l'Europe étant désormais plus souveraine, plus compétitive et plus humaine. Relance, puissance et appartenance constituaient les maîtres mots de la feuille de route initiale. Malgré la guerre en Ukraine, la PFUE a atteint une série d'objectifs écologiques, numériques, sociaux et économiques ambitieux. C'est l'honneur de la France et de l'Union européenne d'avoir déployé sept paquets de sanctions contre le pays agresseur, la Russie, d'avoir accueilli les Ukrainiens, d'avoir aidé l'Ukraine en lui fournissant des moyens de défense et d'avoir ouvert la porte à son adhésion.

Dans le cadre de la politique de voisinage, de grands pas ont été faits vers l'intégration à l'Union européenne de l'Albanie et de la Macédoine du Nord et vers celle des autres pays des Balkans occidentaux.

La conclusion du Digital Services Act et du Digital Markets Act représente une grande avancée pour l'encadrement du secteur du numérique en Europe. Peut-être faudra-t-il réfléchir à des infrastructures souveraines, par exemple en matière de cloud, et envisager que les géants du numérique, dits GAFAM, et les producteurs de contenus contribuent aux infrastructures, ce qu'ils font très peu aujourd'hui.

En matière écologique, il faut saluer le mécanisme carbone aux frontières et la réflexion sur la souveraineté énergétique.

La guerre russo-ukrainienne tend à provoquer une pénurie alimentaire, en particulier en Afrique, où le Président de la République a commencé, au Cameroun, une tournée. L'Europe a la responsabilité morale d'assurer l'approvisionnement en ressources alimentaires de ses partenaires privilégiés en Afrique.

L'initiative Food and Agriculture Resilience Mission (FARM) pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables, lancée le 24 mars dans le cadre de la PFUE, est un véritable pilier pour les marchés agricoles. Elle permet de soutenir les capacités ukrainiennes et de renforcer celles des pays les plus touchés dans le monde. Elle s'ajoute à d'autres engagements des acteurs publics et privés en faveur d'une résilience alimentaire internationale – je pense notamment, dans le cadre de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, à l'utilisation des technologies du numérique pour l'accompagnement de nouvelles stratégies.

Les 600 millions d'euros pour prévenir l'« ouragan de famines » que craint l'ONU s'ajoutent au budget humanitaire européen initialement prévu pour 2022, qui comportait 554 millions pour l'Afrique subsaharienne. Par ailleurs, 225 millions sont fléchés vers le soutien à la résilience du voisinage Sud, dans le cadre de la Facilité pour la reprise et la résilience.

Au vu des agissements de la Russie ce week-end, ces différentes mesures permettront-elles d'assurer une réponse efficace et solidaire aux conséquences de la guerre en Ukraine pour l'Afrique ?

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