Intervention de Alexandra Masson

Réunion du mercredi 27 juillet 2022 à 9h05
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexandra Masson :

Les transports, particulièrement ferroviaires et routiers, sont primordiaux et vecteur de difficultés.

En ce qui concerne le ferroviaire, le choix du tout-TGV, que le président Macron avait mis en pause en 2017 avant de le réaffirmer en septembre 2021, pose question. 6,5 milliards d'euros doivent être investis et six nouvelles liaisons ouvertes dans les prochaines années : Bordeaux-Toulouse, Marseille-Nice, Montpellier-Perpignan, Paris-Normandie, Roissy-Picardie, sans oublier la très controversée ligne Lyon-Turin. Le Président de la République a vanté une passion française, un génie technologique qu'il nous faudrait poursuivre en grand.

Quel dommage qu'il n'ait pas les mêmes mots pour les transports des Français qui vont travailler chaque jour en train express régional (TER), le terme « express » pouvant largement prêter à discussion, en particulier dans ma région. Le 1er décembre 2021, l'exécutif régional des Hauts-de-France, déplorant retards, suppressions de trains et manque de personnel ou de matériel depuis plusieurs mois, a décidé de suspendre ses paiements à la SNCF, dans l'attente d'un redressement de la qualité de service. Une application pour smartphone « Balance ton TER » avait été créée à cette occasion. Le 8 avril dernier, même punition, même motif, la région Grand-Est a annoncé qu'elle suspendait son paiement mensuel à la SNCF, en attendant un retour à la normale. Mon département des Alpes-Maritimes n'est évidemment pas épargné ; la ligne TER du littoral est sinistrée, particulièrement dans ma circonscription sur son tronçon entre Nice et Menton : suppressions de trains, manque de conducteurs, retards, accidents et dysfonctionnements sont récurrents. Mais au problème de la ligne du littoral s'ajoutent ceux des lignes de montagne comme celle reliant Nice et Cuneo en Italie qui dessert la vallée de la Roya mortellement touchée par la tempête Alex en octobre 2020 et dont les dysfonctionnements graves perdurent hélas à ce jour. En 2017, mon prédécesseur avait annoncé que M. Gérald Darmanin comptait mobiliser ses collègues pour améliorer les transports ferroviaires dans l'est des Alpes Maritimes ; nous n'avons hélas jamais rien vu venir.

Aux difficultés du transport ferroviaire s'ajoutent évidemment celles du secteur routier : les trois quarts des routes de France, y compris dans mon département, sont en mauvais état et n'ont plus de marquage au sol. L'État a massivement transféré aux agglomérations et aux conseils départementaux la gestion des routes lesquelles, faute de moyens financiers suffisants, sont mal entretenues, causant chaque année des accidents souvent mortels.

En 2021, l'AFIT France a dépensé 264 millions d'euros pour les projets de ligne à grande vitesse (LGV). Monsieur le Premier ministre, si votre nomination est approuvée, avez-vous l'intention d'inverser la vapeur et d'arrêter le tout-TGV ?

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