Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du lundi 5 juin 2023 à 16h00
Projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2021 - projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes de l'année 2022 — Présentation commune

Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics :

Je me demande même si d'aucuns n'espèrent pas que la note de la France soit dégradée afin de servir leurs intérêts politiques contre l'intérêt du pays. Le maintien de la note de la France est une bonne nouvelle, mais je suis parfaitement lucide. Nous sommes sur une ligne de crête et je reçois cette publication comme une preuve supplémentaire de la nécessité de tenir nos engagements d'accélérer notre désendettement et de poursuivre les réformes essentielles.

Les prochaines marches vers les 3 % de déficit public à horizon de 2027 sont essentielles. L'environnement économique n'est plus le même : en 2022, nous avons été portés par une croissance de 2,5 % et nous espérons qu'elle s'établira cette année, dans un contexte de ralentissement mondial, autour de 1 %. En conséquence, notre déficit devrait s'établir cette année à un niveau proche de celui de l'an dernier, alors que notre endettement public devrait continuer à diminuer.

Même si le défi est de taille, je suis persuadé que nous pouvons atteindre nos objectifs. Nous disposons pour ce faire d'une stratégie : poursuivre la sortie du « quoi qu'il en coûte », en passant de dispositifs généraux à des mécanismes plus ciblés – par exemple de la remise généralisée de 30 centimes d'euros sur les carburants à une indemnité ciblée, l'indemnité carburant travailleurs. Concrètement, grâce à cette logique de ciblage, le coût pour les finances publiques de l'aide dans ce domaine est passé de 8 milliards d'euros en 2022 à moins de 1 milliard d'euros en 2023.

En 2024, nous devrons toujours dépenser mieux. En effet, les résultats de certaines politiques publiques ne sont pas à la hauteur des dépenses engagées. Ce propos, qui n'est ni de gauche ni de droite, repose simplement sur un constat, partagé d'ailleurs par une part importante de nos compatriotes. Oui, il faut dépenser mieux. Bruno Le Maire et moi-même conduisons donc une revue de dépenses, afin d'identifier les bonnes pistes d'économies. Ce travail bientôt finalisé sera crucial pour l'élaboration du projet de loi de finances pour 2024. Nous voulons identifier les champs dans lesquels nous pouvons réaliser des économies pérennes, sans jamais affaiblir nos services publics ni entraver l'activité économique. Sur un tel sujet, nous pouvons, je le crois, avancer ensemble, au-delà des clivages partisans, parce que c'est tout simplement l'intérêt du pays. De la même manière, nous pouvons partager l'objectif de rendre du pouvoir d'achat aux classes moyennes de notre pays, qui se lèvent le matin pour aller travailler, mais ne peuvent compter ni sur les aides sociales, ni sur un patrimoine leur assurant un revenu annexe.

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