Intervention de Olivier Becht

Réunion du mercredi 24 mai 2023 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Olivier Becht, ministre délégué :

Nous pouvons nous retrouver sur un point : durant des décennies, la politique commerciale européenne a peut-être été trop souple vis-à-vis du dumping qui pouvait s'exercer sur les plans sanitaire, environnemental et social. C'est la raison pour laquelle nous menons, depuis la présidence française de l'Union européenne de l'année dernière, une véritable révolution visant à réintroduire dans la politique commerciale la protection de l'humain et de la planète, mais aussi de la santé du consommateur, de l'environnement et des normes sociales. Cette révolution est permise par l'intégration de l'accord de Paris comme clause essentielle, des accords de l'OIT et des mesures miroirs qui consistent à imposer aux producteurs étrangers les mêmes normes que celles que nous imposons à nos propres producteurs, pour favoriser une concurrence loyale.

La différence entre vous et nous, c'est que vous pensez que l'on protégerait le pays en instaurant des murailles pour empêcher les produits des autres pays d'y entrer. Mais ces mêmes murailles empêcheraient nos propres produits de sortir. Or nombre d'entreprises françaises sont des champions à l'international. Si des murailles empêchaient leurs produits de sortir, 4 millions d'emplois disparaîtraient du jour au lendemain.

Nous pouvons construire des traités de commerce équitable et loyal, en particulier grâce aux mesures miroirs. J'en veux pour preuve le CETA – l'Accord économique et commercial global –, qui profite à l'agriculture française et a fait progresser les exportations de 30 %. Je sais que cela fait mal à tous ceux qui affirmaient que l'inverse se produirait mais nous exportons trois fois plus de bœuf français au Canada que nous n'importons de bœuf canadien en France. Cet accord est loyal et comporte des mesures miroirs. Sur ce modèle, nous pourrons construire de nouveaux accords favorables à notre agriculture, à nos producteurs et à notre économie.

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