Intervention de Pierre Dharréville

Séance en hémicycle du mercredi 7 juin 2023 à 15h00
Restitution des travaux des commissions des finances et des affaires sociales sur le printemps de l'évaluation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Ce rapport décrit une situation très préoccupante en matière de santé mentale, que la pandémie a aggravée, en particulier chez les jeunes. En 2020, le recours aux médicaments psychotropes a fortement augmenté et, en 2021, il en a été de même des traitements antidépresseurs, notamment pour des traitements initiaux, en particulier chez les plus jeunes. De manière surprenante, la conclusion du rapport concerne le développement de dispositifs de soins psychiques à bas coût et du numérique en santé.

Le dispositif MonParcoursPsy est manifestement un échec : il ne correspond pas aux besoins en soins psychiques et une large majorité des psychologues le critiquent sévèrement. Pendant ce temps, les files d'attente s'allongent aux portes des institutions publiques, des CMP, des CMPP – centres médico-psycho-pédagogiques – et des CAMSP – centres d'action médico-sociale précoce. Allez-vous en tirer les leçons et investir vraiment dans le service public ? Quand ?

Le taux de précarité des psychologues est très élevé. En début de carrière, leur indice majoré est celui d'une profession à bac +3 ; ils perçoivent alors 1 600 euros par mois, et 2 500 euros après vingt ans d'exercice. Quel plan de rattrapage des salaires, quel plan de déprécarisation, prévoyez-vous d'appliquer dans le secteur public pour les médecins, soignants, aides-soignants, personnels hospitaliers ?

En 2021, cinquante-huit start-up françaises du secteur de l'e-santé ont levé un total de 929,4 milliards d'euros, soit plus qu'au cours des deux années précédentes. Force est de constater que les moyens publics ont considérablement augmenté ces dernières années : ils se chiffrent en milliards.

Doctolib est un acteur privé puissant, qui s'est placé au carrefour de l'accès aux soins : cette situation vous semble-t-elle devoir perdurer ? Ramsay services propose une offre d'abonnement à 11,90 euros par mois « pour téléconsulter un médecin chaque fois que vous en avez besoin, tous frais compris ». Faut-il laisser se développer ces offres d'abonnements illimités sur des « plateformes Netflix » de télémédecine ?

Pour terminer, je prends le risque de vous lister quelques questions flash : après avoir plafonné les tarifs des intérimaires dans le public, envisagez-vous un dispositif de plafonnement dans le secteur privé ?

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