Intervention de Éric Michel

Réunion du jeudi 11 mai 2023 à 10h00
Commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités territoriales régies par les articles 73 et 74 de la constitution

Éric Michel, directeur général Antilles d'Air Caraïbes :

Nous sommes une compagnie privée intégrée à une holding familiale, le groupe éponyme Dubreuil, qui réalise environ 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Au sein de la holding, le groupe Dubreuil aéronautique regroupe trois compagnies : Air Caraïbes, Air Caraïbes Atlantique, French Bee et Hi Line, l'entité Cargo. Le tout représente environ 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

L'activité d'Air Caraïbes comprend des vols régionaux intra-Antilles, mais également des vols internationaux à destination de l'arc antillais, de la Caraïbe et de la Guyane. Nos vols long-courriers sont effectués par Air Caraïbes Atlantique qui est une filiale à 100 % d'Air Caraïbes ayant une société d'affrètement sous statut Aircraft, Crew, Maintenance and Insurance (ACMI). Le siège d'Air Caraïbes est situé aux Abymes en Guadeloupe. Nous employons 340 employés, tous en contrat à durée indéterminée (CDI) et 52 personnels navigants sur le réseau régional. Nous avons trois bases pour les personnels navigants situées à Point-à-Pitre, Fort-de-France et Cayenne. Vous comprendrez ainsi que notre présence sur le territoire antillais est très forte.

La flotte d'Air Caraïbes est constituée pour le long-courrier d'Airbus 350. Nous avons six modèles de ce type, notamment l'avion de dernière génération, le plus moderne. Nous sommes pour l'instant le seul opérateur français à opérer avec ce type d'appareils. Nous détenons également deux Airbus A330-300 et un Airbus 330-200. L'activité court-courrier est effectuée par une flotte d'ATR ; nous avons trois ATR de dernière génération 72-600 pour effectuer les cabotages inter départements.

Notre réseau long-courrier comprend des directions de Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Cayenne pour les Antilles françaises, Punta Cana, Port-au-Prince, Cancún et Columbus Island pour les Caraïbes. Deux destinations sont suspendues pour le moment, Saint-Martin et La Havane, que nous espérons reprendre lorsque l'activité économique de Cuba notamment s'améliorera.

Je précise que nous allons célébrer cette année nos 20 ans de desserte de Point-à-Pitre et de Fort-de-France. Nous sommes une très jeune compagnie et avons un peu plus de 20 ans d'existence, et 15 ans pour la ligne Orly – Cayenne.

Pour le réseau court-courrier, nous desservons Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, Saint-Martin Grand-Case et Santo Domingo. Pour les Antilles, nous opérons jusqu'à 12 vols par semaine entre Orly et Pointe-à-Pitre, dix vols entre Orly et Fort-de-France et quatre vols par semaine entre Orly et Cayenne. Nous transportons environ 1,3 million passagers à l'année, dont un peu plus de 1 million sur l'axe antillais. Sur le réseau régional, nous opérons entre Fort-de-France et Point-à-Pitre à hauteur de 42 vols par semaine et entre Pointe-à-Pitre et Grand-Case, jusqu'à 28 vols par semaine, pour environ 293 000 passagers transportés.

Notre cœur d'activité est situé aux Antilles et nous sommes un acteur majeur pour des entreprises antillaises. Air Caraïbes comprend votre démarche visant à analyser les modalités des prix pratiqués. Nous espérons vous les expliquer à l'occasion de cette commission. De surcroît, nous comprenons tout à fait votre démarche de vouloir proposer des prêts abordables au départ des Antilles ; nous y contribuons dans la mesure de nos possibilités. Ainsi que mes confrères d'Air France, de French Bee et d'Air Austral ont pu le souligner, 2022 fut une année très particulière, notamment avec l'envolée du prix du carburant qui a pratiquement doublé en l'espace d'une année. Aux Antilles, nous avons vécu la particularité d'une augmentation de 14 % du carburant en complément de l'augmentation globale des prix, Le prix du change euro dollar a été défavorable à l'euro. Je précise que 80 % de nos achats et dépenses sont libellés en dollars dans notre périmètre aérien. Soulignons par ailleurs les augmentations des prix des matières premières, le commissariat, les sous-traitants et les taux de crédit Libor (London Interbank Offered Rate) qui ont explosé. Ces éléments ont considérablement renchéri nos coûts. Nous n'avons effectivement pas eu d'autres choix que de répercuter une partie des coûts, pas la totalité cependant.

Nous avons tous des solutions et comprenons tout à fait que les prix du transport aérien ont pris de l'importance, notamment sur ces axes majeurs et pour la continuité territoriale. Avec nos équipes, nous recherchons au quotidien des solutions pour que nos concitoyens antillais puissent voyager à des coûts un peu plus raisonnables que ceux aujourd'hui proposés.

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