Intervention de Frédéric Maillot

Séance en hémicycle du mardi 2 août 2022 à 15h00
Questions au gouvernement — Rentrée scolaire à la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Maillot :

Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, dans quinze jours, les élèves réunionnais reprendront le chemin de l'école. C'est donc à La Réunion que vous effectuerez votre première rentrée scolaire en tant que ministre – votre baptême du feu.

Après deux années chahutées par la covid-19, la rentrée 2022 est percutée par la flambée des prix des fournitures scolaires : chez nous, le prix des cahiers a augmenté de 18 % et celui des calculatrices de 40 %. Ces augmentations vont bien au-delà de la revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire et mettent à mal le principe républicain d'égalité des chances, auquel je vous sais attaché.

Cette rentrée n'est pas non plus épargnée par la question récurrente de l'affectation des néotitulaires. Supérieure à la moyenne nationale, l'attractivité des académies situées au soleil coûte cher – très cher ! – à nos frères et à nos sœurs qui réussissent les concours de recrutement de personnels enseignants du second degré. Les centres des intérêts matériels et moraux (CIMM) ne parvenant pas à inverser la situation, de nombreux lauréats doivent s'exiler à des milliers de kilomètres, avec les conséquences familiales, financières et psychologiques que l'on peut imaginer.

Répondre au cas par cas n'est plus tenable et leur message est clair : ils veulent vivre et travailler dans leur pays. S'ajoute à cela, cette année, la surprise des lauréats stagiaires auxquels on demande d'effectuer leur stage dans l'Hexagone – c'est l'exil, une fois de plus –, à l'encontre des pratiques consacrées en 2022 – selon le Bulletin officiel de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, l'année de stage doit avoir lieu dans l'académie d'inscription au concours. Ils ont un mois pour organiser leur exil, un mois pour bousculer leur vie ! Confrontés à tant d'obstacles, certains renoncent au bénéfice du concours pour se faire recruter sur place en tant que contractuels. En outre, l'arrivée de professeurs ne maîtrisant pas la langue maternelle des élèves peut favoriser l'illettrisme et le décrochage scolaires, déjà très élevés chez nous.

Monsieur le ministre, continuons à dire à nos enfants que l'avenir se joue à l'école, mais donnons-leur les moyens de réussir, dès le jour de la rentrée, dès le 16 août prochain. Pouvons-nous compter sur vous ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion