Madame la présidente, je ne partage pas nécessairement toutes les conclusions que vous avez faites. La mission Engagements financiers de l'État concentre, outre la question de la charge de la dette, l'impact financier de l'action de l'État face à la crise du Covid. Les dispositifs mis en place ont permis à notre pays de résister et à notre économie de rebondir plus fortement que la majeure partie des pays européens. Certes, ces mesures ont généré une dette supplémentaire, mais elles ont permis à nos entreprises d'éviter la faillite. Elles ont également préservé beaucoup de nos concitoyens des impacts néfastes du chômage ou de l'aggravation de la pauvreté. Nous avons été nombreux à voter ces dispositifs et je défie ceux qui nous reprochent aujourd'hui le niveau de notre dette de me dire exactement quelles sont les mesures qu'ils n'auraient pas votées. Certains voudraient aujourd'hui baisser la TVA, ce qui revient à aggraver la dette.
Il s'agit désormais de rembourser cette dette. C'est dans ce but qu'a été créé le programme 369 Amortissement de la dette de l'État lié à la Covid-19, avec un engagement de 165 milliards d'euros en AE. La mission Engagements financiers de l'État contient également le programme 114 Appels en garantie de l'État, dont 90 % des crédits portent sur les engagements liés aux prêts garantis par l'État, à hauteur de 1,37 milliard d'euros. Notre économie a mieux résisté que certains ne le prédisaient. C'est la raison pour laquelle ces crédits ont été sous-consommés en 2022. Sur ce premier semestre 2023, observez-vous un renversement de tendance sur ce sujet ?
Sur le CAS PFE, qui a permis de faire transiter les crédits ayant servi à mener à bien la montée de l'État dans le capital d'EDF, il me semble qu'en 2022, il a montré tout son sens. Nous l'avions dit et nous l'avons fait. Nous avons surconsommé par rapport à ce qu'était la loi de finances initiale et légèrement sous-consommé par rapport aux recettes totales du compte. Cela n'est pas complètement illogique. Il me semble que nous l'avons fait à un bon prix. Certains ont tenté de s'approprier la paternité de la nationalisation d'EDF. Je voudrais rétablir un certain nombre de faits. Je comprends, monsieur le ministre, que l'opération devrait être finalisée le 8 juin. Y a-t-il encore des obstacles potentiels à la clôture de cette nationalisation à 100 % d'EDF ?