Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du mardi 2 août 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative au projet de programme de stabilité pour la période 2022-2027

Gabriel Attal, ministre délégué chargé des comptes publics :

Est-ce à dire que nous avons conjuré toutes les menaces ou relevé tous les défis ? Évidemment non. En cette période où l'inquiétude gagne les ménages comme les entreprises, il me semble toutefois essentiel de rappeler qu'il existe un scénario favorable : celui de la croissance, du plein emploi, de la maîtrise des prix et de la tenue des comptes.

Voilà, mesdames et messieurs les députés, la situation dans laquelle nous sommes. La transmission du programme de stabilité intervient donc à un moment charnière, puisqu'il marque l'avènement d'une phase de normalisation pour nos finances publiques. Ce programme de stabilité est un programme de normalisation qui intervient après la parenthèse du « quoi qu'il en coûte », durant laquelle nous avons mis en place les amortisseurs indispensables face à la pandémie la plus grave depuis un siècle. Nous sommes passés du « quoi qu'il en coûte » au « combien ça coûte ». Ce programme en atteste. Il est aussi une preuve de crédibilité pour l'économie française et nos finances publiques.

Ne nous y trompons pas ! Ce document et nos propos sont d'ores et déjà scrutés par les analystes et les investisseurs, dans un contexte – j'ai eu l'occasion de le dire en présentant ici le projet de loi de finances rectificative (PLFR) – de tensions sur les rendements de nos obligations souveraines. Je rappelle d'ailleurs que la charge de la dette a bondi de 17 milliards en comptabilité nationale cette année, principalement du fait de l'inflation et de la hausse des taux. Ce montant représente le double de celui du budget du ministère de la justice.

Je sais que, sur certains bancs, les mots « analystes », « investisseurs » et « agences de notation » peuvent susciter la circonspection, voire le rejet. Certains d'entre vous admettent difficilement que la sixième puissance du monde doive intégrer la contrainte des taux d'intérêt et la pression qu'elle exerce. À ceux-là, je veux répondre deux choses : la première, c'est que tout État, aussi puissant soit-il, doit composer avec cette réalité dès lors qu'il est confronté à un besoin de financement structurel. La seconde, c'est que la bonne manière d'appréhender le sujet n'est pas d'entretenir le mythe du non-remboursement mais de tenir nos comptes et de rembourser notre dette. Il n'y a ni indépendance ni capacité d'action sans finances maîtrisées. Tous ceux qui défendent la souveraineté devraient défendre la trajectoire responsable que nous présentons aujourd'hui.

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