Intervention de Paul Vannier

Réunion du mardi 2 août 2022 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Vannier :

Votre prédécesseur était à la tête d'un ministère élargi, puisqu'en plus de l'éducation nationale et de la jeunesse, il était aussi ministre des sports. Le périmètre de vos prérogatives est donc considérablement rabougri. Aussi rétrograde que cela paraisse, vous partagez la tutelle de la jeunesse avec le ministère des armées. Quant à l'enseignement professionnel, il est placé sous la tutelle conjointe de votre ministère et de celui du travail – une première depuis 1920. L'architecture gouvernementale place ainsi en marge du périmètre de l'éducation nationale près du tiers des lycéens. Elle annonce leur transfert progressif vers le ministère du travail et, avec lui, l'abandon des finalités émancipatrices et qualifiantes de cette voie d'excellence qui scolarise 650 000 élèves.

Vous revendiquez la poursuite des contre-réformes du lycée, du baccalauréat et de Parcoursup. Toutes portent atteinte au caractère républicain du service public de l'éducation, garant de l'égalité de traitement et d'accès de tous les élèves. La contre-réforme du lycée conduit à l'instauration d'un enseignement à géométrie variable, différent d'un établissement à un autre. La contre-réforme du baccalauréat a fait disparaître le diplôme national du baccalauréat pour le remplacer par des diplômes locaux dont la valeur dépend de la réputation du lycée dans lequel ils sont passés. Parcoursup institue une sélection aussi injuste qu'insupportable à l'entrée dans l'enseignement supérieur.

Sur fond de crise de recrutement et d'augmentation des démissions, vous portez de nouveaux coups au statut des enseignants : rémunération variable, nouvelles tâches, temps de formation en dehors du service.

Enfin, vous annoncez la généralisation de l'expérimentation marseillaise, c'est-à-dire du modèle de l'école-entreprise.

Monsieur le ministre, êtes-vous le ministre de l'éducation nationale ou celui de son démantèlement ?

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