Intervention de Caroline Fiat

Réunion du mardi 2 août 2022 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Monsieur le ministre, en juillet 2019, j'énumérais à la tribune le nombre de services des urgences en grève, dont celui du centre hospitalier régional (CHR) de Metz-Thionville, que vous connaissez. La situation, déjà, était catastrophique. Depuis, rien ne s'est amélioré. Tout a empiré. Je pourrais désormais énumérer les services des urgences fermés. Deux ans de crise du covid-19 et des épisodes de canicule à répétition n'ont rien arrangé.

Partout dans votre rapport, on retrouve le champ lexical de la finance : « optimisation », « programmation », « plus-value », « contractualisation », « régulation », la palme revenant à « bed management ». Quand comprendrez-vous que les urgences n'ont pas à être traitées comme la filiale non rentable d'une entreprise ? Vous avez pourtant été, paraît-il, urgentiste, dans une autre vie qui semble bien lointaine.

Les urgences souffrent d'un manque de moyens et de personnel. En outre, vous ne traitez nulle part, dans votre rapport, du problème des déserts médicaux. Votre solution, pour que les urgences fonctionnent mieux, se résume à une formule : « Merci de ne pas vous y rendre ». Êtes-vous conscient des conséquences ? Vous mettez en danger la vie des patients !

Vous souhaitez mesurer ? Mesurons ! Vous avez sûrement entendu parler du couple de parents auquel on a refusé l'accès aux urgences, alors même que leur bébé souffrait de problèmes respiratoires. Ils ont eu la peur de leur vie. Profondément choqués, ils restent traumatisés de cette expérience. Heureusement, l'histoire s'est bien terminée, mais qu'auriez-vous eu à leur répondre si cette nuit-là s'était tragiquement terminée ?

Ma question est simple : êtes-vous conscient de l'inhumaine responsabilité que vous faites peser sur les personnels des urgences, qui, à cause de votre politique de casse de l'hôpital public, doivent toujours plus choisir entre qui sera soigné et qui ne le sera pas ?

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