Intervention de Yannick Neuder

Réunion du mardi 2 août 2022 à 21h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Neuder :

Le dispositif proposé à la suite de la mission « flash » suppose que le réseau de médecine libérale reposant sur les généralistes soit entièrement organisé. Le territoire où je suis élu ne disposant malheureusement ni de service d'urgences, ni de médecin généraliste, on y trouve un centre de soins non programmés. Ne soyez pas si dur dans votre évaluation de ces derniers : le nôtre réalise tout de même plus de quatre-vingts consultations par jour. C'est la seule solution pour faire face aux besoins de la population et diminuer l'afflux aux urgences, notamment pour le CHU de Grenoble sur son site de Voiron.

La suppression du numerus clausus est loin d'avoir réglé tous les problèmes. Les étudiants ne pouvant pas redoubler, certains d'entre eux, qui veulent vraiment faire des études de médecine, partent à l'étranger, en Espagne ou en Roumanie, où des formations en français leur sont proposées, tandis que l'hôpital s'efforce de recruter des médecins étrangers. Des mesures d'adaptation sont donc encore nécessaires.

Les médecins de réanimation médicale de mon hôpital ont constaté que leurs effectifs n'augmentaient pas : après deux ans de crise covid, les effectifs issus du classement de l'internat sont passés de 95 postes en médecine intensive-réanimation (MIR) à 101, soit une création de 6 postes à l'échelon national, chiffre très faible au regard des 400 postes vacants alors qu'il faudrait doubler les effectifs de formation.

Ma troisième question porte sur l'attractivité. Nous saluons tous les IPA. Mais je tiens à vous faire part de l'inquiétude des infirmières anesthésistes. Elles se sont vu refuser l'intégration dans ce dispositif au motif qu'il visait des maladies chroniques ; or, elles ont été étonnées d'y découvrir, fin 2019, l'existence d'une mention de médecine d'urgence. Elles demandent donc à être intégrées au code de la santé publique sous le statut d'auxiliaires médicaux en pratique avancée, comme une mission de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) en a confirmé le bien-fondé en janvier 2022. Une réponse de votre part les rassurerait grandement.

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