Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 5 juillet 2023 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Concernant la question des couples de personnes de même genre, j'espère que les choses vont évoluer. Après tout, la France, elle, ne reconnaît pas la polygamie et ne l'accepterait pas de la part de diplomates. C'est un aspect qui aurait pu nous faire nous opposer à l'accord ou nous abstenir de prendre part au vote mais nous voterons tout de même pour le projet de loi, vu ses enjeux.

La situation politique est très tendue au Sénégal comme au Sri Lanka. Au Sénégal, la tension pourrait retomber d'un cran après que le président Macky Sall a annoncé avant-hier qu'il ne briguerait pas de troisième mandat présidentiel, tout en précisant que la Constitution l'y aurait autorisé – ce que nous contestons. Nous resterons vigilants et solidaires de tous les élus et les militants sénégalais que nous avons rencontrés. La communauté internationale devra surveiller le déroulement du scrutin et s'assurer que tous les candidats puissent se présenter.

Au Sri Lanka, c'est tout l'édifice étatique qui menace de s'effondrer. Cela vient d'abord d'une crise économique très brutale, que le Fonds monétaire international utilise pour appliquer des réformes ultralibérales en échange d'un prêt indispensable à la survie de l'État. Mais la crise est devenue politique l'été dernier et a aggravé la situation du peuple, en particulier, une fois de plus, des Tamouls, déjà très opprimés. Le Sri Lanka doit panser les terribles plaies de la guerre civile, qui s'est terminée dans un bain de sang en 2009. Les diverses résolutions du Conseil des droits de l'Homme de l'Organisation des Nations Unies, comme la résolution 40/1 visant à favoriser la réconciliation et l'établissement des responsabilités et à promouvoir les droits de l'Homme au Sri Lanka, insistent sur le non-respect par le gouvernement central d'une partie de ses obligations en matière de justice transitionnelle et de restitution aux Tamouls des terres dont ils ont été spoliés et dénoncent les violations régulières des droits humains et religieux des Tamouls.

Ces derniers subissent encore des destructions de monuments religieux et des violences. En France, dans la diaspora tamoule, et sur place, l'absence d'évolution de la situation provoque une forte colère des associations. À la faveur de cette crise, l'exécutif du Sri Lanka tente quelques pas envers les Tamouls des diasporas pour qu'ils réinvestissent dans l'île, sans toutefois faire des gestes suffisants dans le domaine de la justice.

Nous espérons que ce type d'accord diplomatique entre nos deux pays et la présence de diplomates fera progresser le respect du droit des peuples dans ces États.

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