Intervention de Olivier Dussopt

Séance en hémicycle du lundi 3 octobre 2022 à 21h30
Fonctionnement du marché du travail — Présentation

Olivier Dussopt, ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion :

Il me revient l'honneur de vous présenter ce texte portant plusieurs mesures d'urgence relatives au marché du travail en vue du plein emploi. C'est à dessein que je parle de plein emploi, car celui-ci n'est pas seulement un objectif politique que la majorité s'est assigné, mais une réalité atteignable.

Au cours des cinq dernières années, la France a créé 1,7 million d'emplois de salarié ou d'indépendant : personne n'aurait imaginé cela possible, encore moins avec un tel volume, alors que notre pays, comme tous les autres, a traversé la crise du covid-19, avec les périodes de confinement et les difficultés économiques et sociales qu'elle a entraînées. Dans le même temps, et de manière logique, le taux de chômage frôle son niveau le plus bas jamais atteint depuis de nombreuses années.

Je ne rappelle pas ces chiffres pour nous en féliciter vainement. Je les rappelle car ils bousculent un certain nombre d'idées reçues, à commencer par l'atonie supposée du marché du travail français. Je les rappelle aussi car ils viennent soulager la peur, devenue bien française, du chômage, une peur telle que certains de nos intellectuels l'ont théorisée en parlant d'une prétendue fin du travail, peut-être pour mieux la conjurer ; une peur qui justifie – ou qui justifiait – que nombre de salariés se cramponnent à un travail qui ne leur convenait pas, qui ne leur plaisait plus, pour ne pas risquer de se trouver durablement sans emploi. La crise que nous avons traversée a révélé une réelle transformation des esprits. Elle a fait éclore un appétit de mobilité, de projets et de changement dont nous prenons tous conscience, à commencer par les plus jeunes.

Ces changements sur le marché du travail – la mobilité des salariés, la création de 1,7 million d'emplois dans le secteur marchand –, nous les avons aussi obtenus par les profondes réformes menées au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, par une plus grande décentralisation de la négociation collective, par les moyens plus importants accordés à la formation à travers le compte personnel de formation (CPF), par le plan d'investissement dans les compétences et, enfin, par le développement de l'apprentissage. Cela ne s'est pas fait en réactivant le clivage entre les entreprises et les salariés : il n'a pas fallu choisir, au cours de cette période, entre l'intérêt des premières et celui des seconds. Le travail a commencé à reprendre sa véritable fonction d'émancipation et de dignité – et vous savez combien je suis attaché à la valeur du travail et à son rôle dans l'émancipation individuelle et collective.

Je voudrais aussi aborder d'un mot le contexte qui nous amène à soumettre ce premier projet de loi de la session parlementaire. Celui-ci est volontairement resserré, centré sur les mesures les plus urgentes – mais pas les moins importantes –, et il ne sera certainement pas le seul texte en matière de travail et d'emploi. Pour atteindre le plein emploi, nous avons beaucoup à faire en matière de formation, d'accompagnement des mobilités, de logement, de garde d'enfants ; tout ce qui permet la levée des freins périphériques à l'emploi et l'amélioration des conditions de travail. Cependant, nous devons répondre à l'urgence que constituent les difficultés de recrutement des entreprises. En effet, alors que notre taux de chômage reste nettement supérieur à celui de nos voisins européens, puisqu'il est quasiment égal au double de la moyenne européenne, les difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises sont à leur comble.

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