Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mardi 4 octobre 2022 à 15h00
Fonctionnement du marché du travail — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

En ce 4 octobre, nous discutons du premier article du texte qui déclare la guerre aux chômeurs. Il y a exactement soixante-dix-sept ans naissait l'une des conquêtes les plus précieuses de la civilisation moderne : la sécurité sociale. Je vous redis ce qu'Ambroise Croizat disait dans ce même hémicycle en octobre 1950 : « Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la sécurité sociale, nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès. »

Quel est le principe de la sécurité sociale ? Un principe simple, la solidarité. Aujourd'hui, vous démontrez non seulement qu'il vous est étranger, mais pire encore, que vous en maudissez l'héritage. Soixante-dix-sept ans après, c'est la solidarité que vous foulez aux pieds en tripatouillant à nouveau, et par décret, le régime d'assurance chômage. Oui, la Macronie a en horreur ce qui permet de faire société. Votre première réforme a condamné les personnes privées d'emploi à la mort sociale, en baissant l'indemnisation de plus d'un million d'entre elles. Avec cette seconde réforme, vous nous demandez de donner les pleins pouvoirs au Gouvernement pour leur asséner le coup de grâce.

Car l'article 1er est votre cheval de Troie pour faire ce que bon vous semble. Comme le souligne le Conseil d'État, « le projet de loi ne comporte […] aucune limitation directe ou indirecte quant à l'objet ou à la portée des dispositions du futur décret ». Vous piétinez donc le Parlement et méprisez la concertation avec les syndicats, comme vous l'avez déjà fait.

Je le répète : nous ne vous laisserons pas les mains libres pour décider du sort de personnes que vous haïssez. Par ailleurs, vous flattez de bas instincts en accusant les chômeurs d'être des feignants. Dites la vérité. La vérité, c'est que la moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés ; que 97 % des offres d'emploi sont pourvues ; qu'un tiers des allocataires travaillent.

Collègues, la vérité, c'est que les assistés ne sont pas ceux que vous persécutez mais ceux qui trônent au sommet de l'échelle sociale et à qui vous faites des courbettes. Revenez à la raison, revenez aux principes de notre République sociale.

2 commentaires :

Le 12/10/2022 à 10:20, Baadj abdelhakim a dit :

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Le 13/10/2022 à 08:59, Aristide a dit :

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