Intervention de Sarah Legrain

Réunion du mardi 4 juillet 2023 à 17h30
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Legrain :

Il y a quelque chose d'agaçant – et je choisis des mots légers – à vous entendre vous gargariser des efforts faits par le Gouvernement en matière d'égalité ; à vous entendre parler des pensions, alors que votre réforme des retraites allonge plus le temps de travail des femmes que celui des hommes – cela a été démontré et beaucoup critiqué. Agaçant de vous entendre parler d'égalité salariale tout en refusant d'augmenter le Smic – alors que 60 % de ceux qui le touchent sont des femmes – ; de vous voir balayer d'un revers de main toutes nos propositions de revalorisation des métiers féminisés, laquelle est pourtant indispensable à l'égalité salariale. Je ne pouvais pas ne pas dire que vos propos sont quelque peu hors-sol.

Le sujet des budgets genrés nous intéresse beaucoup. Je voudrais saluer le travail des rapporteures ; leur rapport est intéressant et souligne que, malgré les engagements pris depuis 2017 de faire de l'égalité femmes-hommes la première cause du quinquennat, celle-ci n'a pas beaucoup avancé. Si on veut qu'elle le fasse, il faut une décision politique à haut niveau, celui du Président de la République, du Premier ministre et du ministre des finances. Vous nous répondez assez favorablement, mais pensez-vous qu'il sera possible de les convaincre, notamment pour ce qui est de la LOLF, sur laquelle vous vous engagez moins que sur le reste ?

En matière de fiscalité, La France insoumise soutient la suppression du quotient conjugal, qui est défavorable à la personne qui gagne le moins dans un couple, c'est-à-dire aux femmes dans les trois quarts des cas. Le revenu des femmes est davantage taxé qu'il ne le serait en l'absence d'imposition conjugale, ce qui entraîne d'ailleurs une inégalité entre les femmes mariées ou pacsées et les célibataires. Dans notre programme, nous proposons de le remplacer par un crédit d'impôt par enfant, que pourraient toucher toutes les familles. Je sais qu'Élisabeth Borne est inquiète que le passage au taux d'imposition individualisé automatique pénalise les femmes, mais il ne s'agit pas de la même question, le quotient conjugal instaurant une inégalité supplémentaire pour les femmes, dès le calcul de l'impôt. Avez-vous réfléchi à la suppression de ce quotient ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion