Intervention de Marc Sauvourel

Réunion du jeudi 20 juillet 2023 à 11h50
Commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ayant délégation de service public

Marc Sauvourel, réalisateur :

Des cas isolés existent, comme nous avons pu le constater dans le basket avec l'épisode que je vous ai précédemment exposé, mais l'on retrouve généralement des actes racistes en provenance des ultras regroupés dans certains virages dans les stades. Des groupes sont dissous, mais ils se reconstituent de manière différente. C'était le cas par exemple des Ultra Sur à Madrid. Nous avons pu l'observer lors de notre travail, qui a duré plusieurs années.

Le phénomène ultra fait partie du football, mais il ne faut pas non plus négliger l'effet de groupe, qui peut pousser certains à commettre des erreurs. Je ne pense pas qu'on puisse véritablement expurger le phénomène ultra, qui est en quelque sorte partie intégrante du football. Il faut surtout nouer un véritable dialogue. Dans certains clubs, des personnes sont chargées de la médiation avec les groupes de supporters. Peut-être faut-il généraliser cette pratique ? Si les clubs, qui sont effectivement censés garantir le respect de la loi, arrivent à dialoguer avec leurs supporters sur la question des discriminations, la situation pourra peut-être évoluer. Mais par définition, le groupe va absorber l'individu et le conduire à des actions répréhensibles. Pour prendre l'exemple récent de Valence en Espagne, je ne pense pas que 30 000 personnes racistes se soient réunies pour décider d'insulter un joueur et le traiter de « singe ». Certains peuvent être aspirés par ce phénomène, en considérant qu'il s'agit simplement de folklore et d'une manière de déstabiliser l'adversaire.

Au-delà, la question concerne aussi ce que nous voulons faire de nos stades. À l'époque des problèmes entre supporters du virage d'Auteuil et ceux du virage de Boulogne au Parc des Princes, le président du PSG de l'époque, M. Robin Leproux, a dissous certaines associations qui pouvaient poser problème. Aujourd'hui, il existe aussi une critique assez vive du Parc des Princes, qui serait devenu un Disneyland aseptisé, où la place vaut 500 euros.

Enfin, lors de notre documentaire, nous n'avons pas constaté de racisme entre les joueurs. Ceux-ci peuvent s'insulter, employer le trash talking, mais il n'y a pas véritablement d'insultes racistes. Il est certes arrivé que des joueurs se fassent insulter pour leur couleur de peau, mais en règle générale, des discussions interviennent et la situation rentre dans l'ordre. Aucun joueur n'a porté plainte contre un autre pour insultes racistes.

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