Intervention de Jérôme Nury

Réunion du mardi 3 octobre 2023 à 17h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Nury :

Faire ses courses devient un véritable casse-tête pour une grande partie de nos concitoyens, voire une source d'angoisse, car le combat contre la hausse des prix qui nous réunit autour de ce texte est bien concret pour celles et ceux qui sont à l'euro près. Nous saluons donc cette volonté de travailler ensemble à une solution qui, je l'espère, permettra de dépasser les clivages partisans.

Travailler ensemble, c'est d'abord se dire les choses : le texte qui nous est présenté n'est pas celui qui était attendu initialement. Exit la possibilité de vendre à perte le carburant, pourtant annoncée en grande pompe par le Gouvernement. Le carburant mérite mieux qu'un coup de communication ; il faut prendre des mesures rapidement pour faire baisser le prix à la pompe, qui asphyxie surtout les ruraux, dont l'usage de la voiture est quotidien.

Quant à l'article restant, force est de constater qu'il ne fait pas l'unanimité. L'industrie française reste fragile. La hausse des coûts de l'énergie, les investissements massifs dans la transition environnementale et l'appel à la hausse des salaires sont autant de coûts supplémentaires qu'il faut répercuter sur le coût du produit. Rien ne nous permet d'affirmer que faire passer les plus gros industriels avant nos PME dans ces négociations commerciales engendrera une baisse massive des prix. En revanche, on peut penser que ces industriels en tireront des avantages considérables en matière de référencement, de placement en rayon ou de promotion et il n'est pas certain que nos PME, qui font également vivre nos territoires ruraux, s'en sortiront.

Nous proposerons donc plusieurs modifications : un renforcement des sanctions contre une partie de la grande distribution, qui préfère passer par Madrid ou Bruxelles, plutôt que de respecter la loi française ; une révision du calendrier des négociations, qui crée une distorsion de concurrence, ainsi que du seuil de 150 millions, qui pourrait être aligné sur la norme européenne de 350 millions. Nous pensons par ailleurs qu'il faut exclure la filière lait de ce dispositif et conserver une date butoir dans la loi : on peut la modifier, mais il ne faut pas la supprimer, car elle garantit le respect de notre agriculture et de notre souveraineté alimentaire.

Vous l'aurez compris, notre groupe adoptera une démarche constructive afin de lutter contre l'inflation sans fragiliser notre tissu industriel.

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