Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du mardi 17 octobre 2023 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2024 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

La note de la France a été dégradée par l'agence Fitch, et notre pays risque de faire l'objet d'une procédure de surveillance de l'Union européenne pour déficit excessif. La France s'apprête à lever 285 milliards d'euros sur les marchés, un record absolu, et ce, alors que les taux à dix ans sont à leur plus haut niveau depuis 2012.

Notre dette nous coûte de plus en plus cher : la charge des intérêts, qui était de 31 milliards d'euros en 2021, devrait atteindre 57 milliards en 2024 et pourrait dépasser les 81 milliards en 2027. C'est devenu, et de loin, le poste de dépense le plus important de l'État.

Malgré tous ces indicateurs plus qu'alarmants, ce budget est une nouvelle fois, hélas, celui du renoncement en matière de maîtrise de nos comptes publics.

En premier lieu, vous renoncez à baisser les dépenses. En effet, les baisses de dépenses réelles s'élèvent péniblement à 2 milliards d'euros en 2024, très loin des 16 milliards d'euros annoncés, dont 14,4 milliards d'euros – soit la quasi-totalité de ce montant – correspondent à l'extinction prévue de dépenses exceptionnelles. Du reste, monsieur le ministre délégué, vous l'avez vous-même dit, avançant le chiffre de 14 milliards. Ce montant est très éloigné des 15 milliards d'euros de baisses de dépenses que vous nous aviez annoncés lors des assises des finances publiques, organisées au mois de juin. Le fait de mentionner d'ores et déjà dans le PLF pour 2024 que 12 milliards d'euros d'économies devront être réalisés à partir de 2025 démontre que vous rencontrez des difficultés à diminuer les dépenses.

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