Intervention de Isabelle Périgault

Réunion du mercredi 21 septembre 2022 à 15h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Périgault :

La rentrée s'annonce compliquée et anxiogène pour nos étudiants. La précarité qu'ils subissent au quotidien n'a jamais été aussi forte. Il leur est difficile de se concentrer sur leurs études quand les premières questions qu'ils se posent au réveil sont : comment me loger, me nourrir ? dois-je emprunter, ou tout arrêter ? Le coût de la vie augmente, le système d'aide sociale est complexe et confus, la réforme des bourses se fait attendre.

Vous avez annoncé le lancement d'une grande concertation. Quelle en sera la durée ? Sera-t-il possible d'assurer la concertation, la discussion du projet de loi, son adoption et sa mise en application en respectant l'échéance de la rentrée 2023 ? En outre, on ne peut pas parler des bourses sans parler du logement. Il faut travailler sur le sujet de manière globale. Qui dit lutte contre la précarité dit aides sociales. Les étudiants demandent l'instauration avant 2023 d'une allocation d'autonomie, ainsi qu'un plan de rénovation et de construction de logements CROUS. Quelle est votre position sur ces sujets ?

Le deuxième sujet qui les préoccupe, c'est bien évidemment l'accès aux études. Vous ne cessez de vanter Parcoursup. Pourtant, le bilan en est catastrophique. Cette année, 117 000 jeunes n'ont reçu aucune proposition lors de la phase principale. À titre d'exemple, en Seine-et-Marne, 17 % des jeunes se trouvent aujourd'hui sans aucune attribution. Les étudiants en master souffrent d'un manque cruel de places. Ils estiment nécessaire la création de 10 000 places en urgence, rien que pour cette année. Cela fait des années que Parcoursup ne fonctionne pas et que nous vous demandons de le supprimer purement et simplement, au profit d'un autre outil. Nous souhaitons une réponse honnête sur l'état actuel de Parcoursup et sur ses conséquences sur les jeunes, l'avenir de notre pays. Nous ne pouvons pas les laisser livrés à eux-mêmes et ne proposer que des solutions de façade.

Madame la ministre, nous attendons un changement de cap. Espérons que le projet de loi de finances pour 2023 soit à la hauteur.

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