Intervention de Éric Coquerel

Réunion du vendredi 13 octobre 2023 à 14h30
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel, président :

Après les événements terribles de ce matin je vous propose, si vous en êtes d'accord, de donner la parole aux représentants des groupes qui le souhaitent, puis de suspendre la réunion pour que nous puissions prendre part à la minute de silence dans l'hémicycle. Nous reprendrons ensuite nos travaux puisque nous avons, autant que faire se peut, à accomplir notre devoir démocratique.

Devant une telle attaque meurtrière dans un établissement scolaire, qui a déjà fait un mort – vraisemblablement un enseignant d'histoire-géographie –, un blessé apparemment en urgence absolue et un autre blessé, c'est d'abord l'émotion qui étreint. Qu'importent, à ce stade, les motifs : un enseignant ne reviendra pas, peut-être deux ; des élèves, des proches et des familles sont traumatisés. Je pense à toutes ces personnes et je veux leur dire mon émotion et mes condoléances. Je pense aussi à toute la communauté éducative en France.

D'autres sentiments montent inévitablement, la colère, peut-être même la rage. Le temps viendra de l'analyse politique lorsque nous connaîtrons avec exactitude les faits. Je ne le dis pas pour occulter quoi que ce soit mais le drame d'Annecy nous a appris qu'il fallait peut-être attendre un peu avant de tirer des enseignements qui semblent de prime abord évidents. Il y a toutefois des similitudes troublantes : l'attaque a lieu près de trois ans, quasiment jour pour jour, après l'assassinat terrible et l'attaque terroriste sur Samuel Paty ; la victime est vraisemblablement un professeur d'histoire ; l'auteur est, paraît-il, un ancien élève, d'origine tchétchène.

Pour le bien de notre pays, si la personne a agi au nom de l'idéologie intégriste mortifère – de l'islam, puisqu'elle a crié « Allah akbar » – j'espère que c'est un acte isolé, et non pas le début d'une série d'autres attaques telles que notre pays en a connu par le passé. C'est le seul souhait que je peux exprimer pour l'instant car notre pays en sortirait encore plus meurtri et abîmé.

Je cède la parole au rapporteur général dont les larmes, tout à l'heure, m'ont beaucoup ému.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion