Intervention de Aurore Bergé

Réunion du mercredi 11 octobre 2023 à 16h35
Commission des affaires sociales

Aurore Bergé, ministre :

Monsieur Mournet, le Gouvernement accueillera favorablement votre amendement sur l'accueil familial. Quant à l'amendement relatif au dispositif tremplin, je peux vous dire que le Gouvernement lèvera le gage, mais il faudra réfléchir à la manière de le mettre en œuvre – peut-être au travers d'une expérimentation ?

Madame Peyron, en matière de PMI, on a eu tendance à privilégier l'aspect sanitaire et il importe à présent de renforcer la dimension pédagogique, ce qui ira de pair avec une revalorisation des métiers du secteur de la petite enfance. Avec la rapporteure générale, nous réfléchissons aux moyens de renforcer le recours à l'entretien post-natal précoce. Cet entretien est essentiel, car il permet de déceler à la fois les éventuelles difficultés de post-partum des femmes et celles des enfants. J'insiste sur le fait qu'il importerait que les deux parents se rendent à cet entretien, dans une logique de responsabilisation du second parent.

Madame Valentin, il faut effectivement recruter massivement dans le secteur médico-social. Nous manquons de professionnels et la pénurie entretient la pénurie, car la charge de travail pèse sur ceux qui restent, avec un risque de burn-out ou le sentiment de maltraiter les personnes dont ils devraient prendre soin – les résidents en Ehpad ou les enfants dans les crèches. Nous investissons 2,1 milliards d'euros sur la période 2021-2025 dans le seul secteur médico-social. Il y a aussi un vrai travail culturel à faire : les métiers du médico-social, qui nécessitent pourtant une formation et de la technicité, n'ont pas été suffisamment reconnus et valorisés, alors que ce sont ceux qui permettent à notre société de tenir. Pendant le covid, des crèches sont restées ouvertes pour que le personnel soignant puisse continuer à travailler et on l'a oublié, précisément parce qu'on a trop tendance à oublier le médico-social. Vous avez devant vous deux ministre qui travaillent main dans la main pour réduire cet écart entre le sanitaire et le médico-social.

Les moyens des Ehpad ont été renforcés de 100 millions d'euros en 2023, afin de soutenir ceux d'entre eux qui rencontraient des difficultés conjoncturelles ; on a introduit le bouclier tarifaire ; on a remis 100 millions en fonds de soutien exceptionnel et installé les commissions départementales, sous l'égide des ARS, pour réunir financeurs et créanciers. L'enjeu est d'évaluer ce qui relève de difficultés conjoncturelles et de problèmes structurels. Il est clair que certains établissements ne correspondent plus à ce que devraient être nos Ehpad : il importe de les repenser et d'en faire, soit des Ehpad de demain, soit l'une des solutions intermédiaires que je décrivais tout à l'heure. Ces évaluations vont avoir lieu ; j'ai demandé aux ARS que les parlementaires soient tenus informés de leurs conclusions et que, s'il y a des cas critiques dans votre circonscription, vous puissiez être associés à ces réunions.

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