Intervention de Matthias Tavel

Réunion du mardi 13 septembre 2022 à 15h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMatthias Tavel :

Vous avez fait un long développement, mais il y a quand même quelques silences. Vous parlez de sobriété, mais en 2021 seulement 2 500 logements ont cessé d'être des passoires thermiques. À ce rythme, nous serons loin de la sobriété indispensable ! Vous parlez des scénarios de RTE, mais vous oubliez de mentionner celui qui évoque 100 % d'énergie renouvelable et qui fait la démonstration de sa faisabilité. Vous parlez de la dépendance aux métaux rares mais, comme par hasard, vous n'évoquez pas la dépendance à l'uranium.

À quoi sert cette assemblée, puisque tout semble se décider désormais dans un conseil de défense énergétique à huis clos, sous secret-défense et dont on ne sait rien ? Vous êtes là, mais c'est demain que la Première ministre fera ses annonces sur l'énergie. Êtes-vous là pour nous parler de choses que vous ne savez pas que la Première ministre dira demain, ou êtes-vous là pour ne pas nous parler des choses que vous savez qu'elle dira demain ? À quoi sert cette commission ? Où a lieu le débat public sur l'énergie dans notre pays ? Est-ce dans le conseil de défense où est-ce au Parlement ? Ces questions sont claires.

Gabriel Attal, porte-parole du Gouvernement, dit qu'il y aura des hausses du prix de l'énergie. De combien ? Pour qui ? Pourquoi ? L'an dernier, dans notre pays, les coûts de production de l'énergie n'ont augmenté que de 4 %. Ce ne sont pas eux qui ont explosé, mais les surcoûts, les gaspillages et les pillages du marché de l'électricité. Puisque le marché européen est un échec, puisqu'il ne règle pas la question des prix bas, puisqu'il n'a pas permis le développement des énergies renouvelables – le Gouvernement, auquel vous appartenez, a été le moins performant en Europe à ce sujet –, puisqu'il ne permet pas d'éviter le black-out ou même les rationnements que vous évoquez, puisqu'il n'est pas indispensable à l'interconnexion qui existait bien avant entre les pays européens, pourquoi le conserver ? Pourquoi rester dans ce système ? Pourquoi ne pas revenir à un tarif régulé pour tous les acteurs – particuliers, entreprises et collectivités locales – simplement fondé sur le coût de production réelle de l'énergie et pas sur les surcoûts du marché ?

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