Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Séance en hémicycle du mardi 28 novembre 2023 à 21h30
Conférence sur l'avenir de l'europe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

À la grande époque de l'Union soviétique, à chaque fois que le communisme se fracassait sur la réalité de son échec, les dignitaires du parti appelaient à davantage de communisme et s'enfonçaient un peu plus. Cette résolution participe de la même démarche suicidaire : l'Union européenne bureaucratique de Bruxelles maltraite les peuples, ne fonctionne pas, et il faudrait, selon vous, donner plus de pouvoirs à cette oligarchie qui mène le continent dans le mur.

C'est tout d'abord le mur de l'élargissement sans fin, à trente-cinq pays – pure folie. C'est ensuite le mur d'une construction supranationale, hors-sol, bâtie contre les peuples. Au deuxième point de la proposition de résolution – à son alinéa 22 – vous osez recommander s'agissant du processus décisionnel de l'Union, « la mise en place pérenne des mécanismes de démocratie participative avec la poursuite et l'approfondissement du système des panels citoyens ». C'est extraordinaire, si ce n'était pas tragique, ce serait comique, car chaque fois que les peuples ont voté par référendum, l'Union a bafoué leur décision – souvenons-nous du référendum de 2005 en France et du traité de Lisbonne en 2008.

Quelle est la réalité ? L'Union européenne telle que vous l'avez construite n'a plus rien à voir avec la belle idée de départ, de réconciliation et de paix. Votre construction, déjà supranationale, est un fiasco complet que les citoyens vivent au quotidien : suppression des frontières et chaos migratoire ; multiplication des accords de libre-échange déloyaux qui aboutissent à un désastre industriel et écologique ; politique énergétique suicidaire pour la France, qui a torpillé notre atout nucléaire et ruiné nos PME ; coût de plus de 10 milliards d'euros net par an, exorbitant pour notre pays – nous sommes l'un des contributeurs nets les plus importants, subventionnant nos concurrents et la délocalisation de nos usines !

Et vous voulez aller encore plus loin en instaurant un exécutif européen avec un président non élu par nos concitoyens, aux pouvoirs démesurés, en supprimant le droit de véto en matière de politique étrangère et dans quantité d'autres domaines, et en passant à la majorité qualifiée, qui serait la fin de l'assurance démocratique de nos nations.

Pire encore, vous voulez créer une armée européenne qui pourrait nous entraîner dans des guerres qui ne sont pas les nôtres, ou autoriser l'état d'urgence européen, qui augmenterait encore davantage les pouvoirs liberticides de Bruxelles en cas de crise. Vous voulez céder la quasi-totalité des compétences des États à l'Union européenne, dans les domaines de l'éducation, de la santé publique, de l'énergie, de l'industrie, de la défense, de la sécurité extérieure, et assurer une mainmise absolue de l'Union dans le domaine environnemental.

Si, par malheur, cette révision était adoptée, elle transformerait l'Union européenne en un État fédéral autoritaire

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