Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du lundi 18 décembre 2023 à 21h30
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Parlons de ce budget pour 2024, que nous aurions aimé combattre à coups d'arguments.

Notre taux de prélèvements obligatoires, qui s'élève à 44,1 % du PIB, est sidérant. En 2022, il atteignait même un niveau historique de 48 % du PIB, soit 6,1 points de plus que le taux moyen dans la zone euro, nous plaçant en tête des pays européens et des membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Rendez-vous compte : le taux de prélèvements culminait en France à 47,5 % du PIB tandis qu'il ne s'élevait qu'à 41,5 % en Allemagne, et à 41,8 % dans le reste de la zone euro !

Alors que les dépenses publiques atteignent déjà le taux exorbitant de 55,9 % du PIB – soit 8 points de plus que la moyenne de la zone euro –, les dépenses primaires nettes progresseront de 2,6 % en 2024, au-delà du plafond de 2,3 % fixé par l'Union européenne.

Par ailleurs, seuls trois pays européens afficheront un déficit plus important que le nôtre, qui s'élèvera à 4,4 % du PIB en 2024 – Malte, la Slovaquie et la Belgique. Rappelons que six États membres de l'Union européenne, parmi lesquels le Danemark, l'Irlande, le Portugal et la Grèce, affichaient en 2022 un excédent public – rien de comparable à la France, donc. Tous les pays de l'Union européenne auront un déficit public inférieur à 3 % du PIB d'ici à 2025 – tous, sauf le nôtre, qui sera le dernier à repasser sous la barre des 3 %.

Déjà abyssale, la dette, qui dépasse 3 000 milliards d'euros, continuera donc à augmenter. En empruntant plus de 285 milliards d'euros en 2024 – un montant encore jamais atteint –, la France sera le troisième pays le plus endetté d'Europe derrière l'Italie et la Grèce. Bien loin du désendettement que nous espérions, le Gouvernement table sur une simple stabilisation de la dette à 109,7 % du PIB en 2024. En dix ans de pilotage des finances publiques par Emmanuel Macron, d'abord comme ministre chargé de l'économie puis comme Président de la République, la dette de la France a augmenté de 1 000 milliards d'euros – 1 000 milliards ! Tous les pays de l'Union européenne ont profité des taux négatifs entre 2014 et 2019 pour se désendetter – tous, sauf la France. De fait, alors qu'il n'est que de 84 % en moyenne en Europe, notre taux d'endettement atteint 112 % du PIB, soit 28 points de plus.

Maintes fois promis par l'exécutif, le rétablissement de nos comptes publics est une nouvelle fois repoussé à plus tard, signe que ce gouvernement est, plus que jamais, celui de l'irresponsabilité budgétaire.

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