Intervention de Jean-Paul Mattei

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement et débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Mattei :

Il faut une politique familiale et une protection de l'enfance ambitieuses, comme celles que nous avons bâties depuis six ans. La création, au sein de notre assemblée, d'une délégation aux droits des enfants en est une belle illustration.

L'éducation, ensuite, constitue le cœur même de l'émancipation. Tous les élèves, dans toutes les écoles, doivent pouvoir se prévaloir des mêmes chances. Amélioration du suivi des élèves, classes à taille humaine, revalorisation du métier de professeur, tels sont les chantiers sur lesquels nous avons commencé à travailler ces dernières années et que nous devons poursuivre avec davantage de vigueur. Nous savons tous ici que la réussite du système éducatif dépend surtout du bien-être, de l'accompagnement et du nombre de professeurs. Encourageons les vocations ; appliquons une vraie politique de formation ; aidons-les à s'installer dans tous les territoires !

Un autre défi, non des moindres, nous attend, celui du vieillissement massif de la population, qui entraîne des mutations immenses : explosion des dépenses de protection sociale ; besoin d'aménagements touchant la vie quotidienne, notamment dans les logements ; nouvelles exigences de service public en matière d'assistance et de soins.

Vous avez également abordé le défi des territoires : je souhaite l'évoquer à mon tour. Je parle de tous les territoires, de l'Hexagone, bien évidemment, mais aussi de nos territoires d'outre-mer, qui méritent toute l'attention du Gouvernement. Maintenir notre modèle économique et social suppose une politique volontariste de réduction des inégalités territoriales. L'une des fractures les plus importantes réside dans l'accès aux soins ; en matière de lutte contre la désertification médicale, le compte n'y est pas, malgré tous nos efforts. La suppression du numerus clausus reste insuffisante. Soutenons les médecins prêts à s'installer dans des zones oubliées ! L'exigence d'égalité territoriale concerne aussi l'accès aux services publics. À cet égard, l'administration doit aider plutôt que traquer et punir.

Enfin, il faut soutenir les agriculteurs. Comment accepter qu'après les lois Egalim, nous en soyons toujours au même constat ? Nos agriculteurs, qui nourrissent les Français par leur force de travail, n'arrivent toujours pas à vivre décemment de leur activité. Ils restent coincés dans le fossé que la grande distribution a largement creusé entre le consommateur et le producteur. Vous venez à l'instant de formuler des propositions fortes, qui s'ajouteront au grand texte à venir portant sur le renouvellement des générations. Je souhaite qu'elles soient de nature à répondre enfin à ce mal-être agricole profond, sachant qu'il convient d'adopter, là encore, une vision à long terme.

Voilà ce que nous croyons et ce que nous espérons pouvoir faire avec vous, dans un contexte de bouleversements dont le plus grand – nous l'avons tous en tête – est le dérèglement climatique. Du fait de la question du pouvoir d'achat, des fractures territoriales et de l'inflation, il devient de plus en plus difficile de faire accepter à nos concitoyens des changements dans leur mode de consommation, alors que se renforce l'impérieuse nécessité d'agir vite et fort pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. La question la plus délicate est donc de savoir qui finance la transition énergétique…

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