Intervention de Maxime Audinet

Réunion du mercredi 20 décembre 2023 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Maxime Audinet, chercheur à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM) :

Au-delà de la pénétration des espaces médiatiques et informationnels dont j'ai déjà parlé, il existe effectivement une tentative de noyautage dans la sphère politique. À ce titre, la République centrafricaine en a fourni un exemple particulièrement marqué, puisque des Russes conseillaient directement le président Touadéra et leur influence était particulièrement forte. De même, Wagner a installé une espèce de proto usine à trolls appelée le « Bureau information et communication », liée au projet Lakhta, qui était rattaché à la présidence et qui existe probablement toujours, peut-être sous une nouvelle forme. Elle permettait à la fois de légitimer Wagner en RCA et dans la région, mais aussi le président Touadéra et son parti politique, le mouvement Cœurs unis. Il y a donc une forme de convergence d'intérêts entre acteurs russes et acteurs locaux, qui concerne aussi la sphère politique.

Pour un certain nombre d'élites politiques africaines, le fait même d'utiliser dans leurs discours politiques une volonté de rapprochement et de coopération accrue avec la Russie constitue pour eux un gage de gain et de capital politique. À peu de frais, ils affichent ainsi une opposition à la présence française.

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