Intervention de Serge Boulanger

Réunion du jeudi 25 janvier 2024 à 9h00
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

Serge Boulanger, préfet, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité de Paris :

Les préfets ne travaillent pas chacun dans leur coin pour la préparation de cet événement, et les démarches sont forcément coordonnées par l'échelon central – Thierry Mosimann a rappelé le rôle du DGSCGC.

Durant l'été 2024, l'Île-de-France sera ainsi dispensée de contribuer aux colonnes de renfort pour les feux de forêt, contrairement à la pratique habituelle : des renforts sont souvent envoyés pour combattre les incendies dans le Sud ou le Sud-Ouest, comme on a pu en envoyer récemment dans le Pas-de-Calais, confronté à des inondations récurrentes. Selon cette approche nationale, certains territoires vont donc fournir des renforts ou en bénéficier, en fonction de leur situation et du calendrier. La BSPP et les quatre SDIS précités vont bénéficier du renfort de 500 sapeurs-pompiers pour répondre aux besoins identifiés à ce stade.

Que se passerait-il s'il survenait un événement dans l'événement ? Nous l'avons anticipé, nous ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier, pour reprendre une expression familière. Thierry Mosimann est à la tête du CNSJ et donc du CNCS, mais la CIC est activée en parallèle pour d'autres événements. De même, à la préfecture de police, une instance va gérer les Jeux olympiques : le centre de supervision zonal, placé directement sous l'autorité du préfet de police, qui va coordonner, faire la synthèse et anticiper les événements à l'échelle de l'Île-de-France. Mais nous gardons volontairement la disponibilité de notre structure habituelle de crise : le centre opérationnel de zone (COZ), qui fonctionne tous les jours vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ce qui nous permettra de réagir le cas échéant, sans compromettre le bon déroulement des JOP.

Pas plus tard qu'hier, nous avons échangé avec le responsable d'une fédération de secouristes de Haute-Savoie. Il nous a expliqué qu'il allait nous envoyer des renforts, mais qu'il garderait des secouristes en réserve en été, pour faire face à l'arrivée des touristes et être en mesure de répondre à des demandes venant de Marseille ou de Nice. Chaque responsable organise la manœuvre de manière à garder des effectifs localement, que ce soit en matière d'ordre public, de sécurité publique ou de sécurité civile.

N'oublions pas non plus que la France ne vit pas repliée sur elle-même et qu'elle reçoit parfois l'appui de renforts internationaux, notamment dans le cadre du traité de Prüm, qui prévoit des accords de coopération. Durant les Jeux olympiques, nous allons bénéficier de renforts humains et matériels, ce qui va nous éviter la gabegie budgétaire que représenterait l'achat d'équipements dont nous n'aurions pas besoin de façon pérenne – nous pouvons, par exemple, emprunter ou louer des barrières. Les Jeux olympiques, c'est un collectif, une occasion d'échanges avec les Allemands, les Italiens, et même avec les Britanniques, qui ne sont plus partie au traité de Prüm.

Tout cela se fait de manière intelligente, avec une volonté d'objectiver la ressource et de n'être pas totalement focalisé sur les JOP. C'est l'élément majeur et moteur de notre organisation, mais la vie continue et il peut toujours survenir un événement dans l'événement.

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