Intervention de le général Joseph Dupré La Tour

Réunion du jeudi 25 janvier 2024 à 9h00
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

le général Joseph Dupré La Tour, commandant la brigade de sapeurs-pompiers de Paris :

Les 400 manquants sont devenus pompiers professionnels… Non, je plaisante, même si nous sommes un peu siphonnés par nos camarades professionnels. Quand mes pompiers passent avec succès le concours de sapeurs-pompiers professionnels, qui est un concours de la fonction publique territoriale, je n'ai aucun droit de les empêcher de rejoindre ce corps.

Étant devant des députés de la nation, j'en profite pour faire une demande : pourriez-vous faire en sorte qu'un militaire ne puisse pas passer le concours de sapeurs-pompiers professionnels lorsque son premier contrat de cinq ans est en cours ? Ces gens-là sont utiles et ils ont signé un contrat de cinq ans comme militaires ; j'ai besoin d'eux et je m'engage à les garder pendant cinq ans. Alors qu'ils ne passent pas ce concours de sapeurs-pompiers professionnels et qu'ils restent avec moi, bon sang ! L'an dernier, 115 d'entre eux sont devenus sapeurs-pompiers professionnels avant la fin de leur contrat de cinq ans. Mon sous-effectif est dû en partie au siphonage, sinon au pillage, de la ressource par les sapeurs-pompiers de province. Je n'ai aucun mal à le comprendre, puisque 70 % de mes jeunes arrivent de province et aspirent à y retourner après avoir acquis une bonne expérience professionnelle. Néanmoins, j'aimerais qu'ils restent cinq ans avec moi, qu'ils ne puissent donc pas passer ce concours ou qu'ils attendent pour en bénéficier.

Outre ce souci de fidélisation, j'ai aussi des difficultés de recrutement dont je vous ai parlé la dernière fois que vous m'avez fait l'honneur de me recevoir. J'attire moins que mes prédécesseurs pour des raisons qui, à mon avis, n'ont rien à voir avec ma personnalité. Alors que nous n'avions aucun problème à recruter 1 200 jeunes chaque année par le passé, l'an dernier nous en avons péniblement recruté 1 060. Nos portes sont pourtant ouvertes, nous faisons de la publicité, de la communication. Il y a beaucoup de jeunes Français qui sont généreux et veulent servir comme sapeur-pompier. Sont-ils des Rastignac désirant conquérir Paris ? J'en doute.

Pour ces deux raisons, mes effectifs ne sont pas au complet, vous avez raison de le souligner, monsieur le député. S'il y avait une loi nous permettant de garder nos jeunes pendant les cinq premières années de leur contrat, peut-être cela m'aiderait-il.

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