Intervention de Jean-Luc Wertenschlag

Réunion du jeudi 25 janvier 2024 à 9h00
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

Jean-Luc Wertenschlag, président du collectif Citoyen du 13 Novembre :

Des responsables de l'Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité (AMF) m'ont aussi fait part de ce manque d'acculturation des populations. L'une des propositions que je leur ai faite – et que je développe dans mon livre – est que les maires organisent des sondages pour savoir quels habitants de leur commune sont formés aux premiers secours. Ces personnes pourraient, sur la base du volontariat, constituer un vivier mobilisable en cas de crise, ou pour communiquer des informations à leurs proches, à leurs amis, à leur famille… Ce serait un ruissellement positif de la culture de la sécurité civile, de la prévention des risques et des premiers secours, sans faire preuve de violence ni susciter la peur, comme on me l'a souvent reproché.

Le plus important, c'est d'être prêt. Personnellement, je sais ce qui peut arriver, puisque je l'ai vécu, mais je ne vis pas dans la peur et la paranoïa. Je prends maintenant des précautions, car je ne peux plus me permettre d'être à mains nues comme je l'ai été. Je ne demanderai évidemment à personne de vivre l'expérience que j'ai subie, mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, le fait d'être prêt et capable d'intervenir est rassurant. Les gens ne craignent pas de savoir quoi faire si leur gamin avale quelque chose de travers ! J'ai moi-même expliqué sur une petite chaîne de télévision, à l'occasion des fêtes de fin d'année, ce qu'il fallait faire si l'on se plantait un couteau à huîtres dans la main. Je parle ici de gestes simples, basiques. De la même façon, il importe de savoir comment réagir dans une situation où quelqu'un peut perdre la vie. Il est rassurant de se dire que l'on pourra faire quelque chose.

Je constate avec beaucoup de tristesse que les gens sont plus enclins à filmer un accident qu'à intervenir. S'ils ne font rien, c'est aussi parce qu'ils ont peur et qu'ils ont en tête ce qui se passe dans les feuilletons américains. Pourtant, le code pénal est très clair s'agissant de l'intervention du secouriste, que la loi visant à créer le statut de citoyen sauveteur est venue sécuriser encore davantage. Le citoyen sauveteur est considéré comme un collaborateur occasionnel du service public. Dès lors, pourquoi devrait-il payer sa formation ? Il conviendrait d'en baisser le prix, de le rendre déductible des impôts et de trouver une autre incitation pour les foyers non imposables. Nous œuvrerons en faveur de la citoyenneté, en rappelant qu'il est important de venir en aide à autrui. Apprendre à le faire devrait être un droit.

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