Intervention de Jean-Luc Wertenschlag

Réunion du jeudi 25 janvier 2024 à 9h00
Mission d'information de la conférence des présidents sur les capacités d'anticipation et d'adaptation de notre modèle de protection et de sécurité civiles

Jean-Luc Wertenschlag, président du collectif Citoyen du 13 Novembre :

Tout cela peut être réalisé pendant les temps extrascolaires, lorsque les municipalités ont accès aux établissements scolaires et peuvent y inviter des intervenants extérieurs.

Le jeu de société Secouriste, créé par un professionnel, est vraiment très simple : on peut y jouer en famille. Grâce à lui, il est amusant d'apprendre à porter secours.

Pour la réalisation de nos projets, nous utilisons aujourd'hui nos moyens propres. Le temps que je consacre à mes engagements est du temps personnel.

J'ai la chance d'avoir trouvé une société qui m'a compris et qui a développé, à partir de quelque chose qui existait déjà, une trousse civile équivalant à ce que portent les militaires à la jambe pour soigner leurs propres blessures ou celles des autres. Cet outil est tout aussi efficace en cas d'accident du travail. Je suis maintenant ergonome : mon métier consiste à aller voir dans les entreprises ce qui peut mettre en danger la vie des ouvriers, et je suis effaré lorsque je vois ce que contient le kit à utiliser en cas d'amputation de membre. Les éléments que l'on trouve dans la boîte ne sont utiles que si l'on s'est coupé un doigt ! En revanche, la trousse que j'ai créée contient le matériel permettant de faire face à une amputation : il y a notamment un garrot, un bandage compressif…

Je repense à l'attaque au couteau survenue récemment à Arras. Une plaie thoracique causée par une arme blanche doit être traitée, faute de quoi la victime va avoir un pneumothorax et son cœur va s'arrêter. Il faut donc de quoi faire une valve empêchant les rentrées d'air. Du reste, les soins à apporter à la suite de ces blessures et de ces agressions de plus en plus fréquentes – mais qui restent, heureusement, plus rares que les arrêts cardiaques – ne sont pas enseignés dans les formations de type PSC1. Évitons que des gens perdent la vie parce que nous n'avons ni la formation, ni le matériel adéquat – les deux sont complémentaires.

Ce type de trousse, disponible sur le catalogue du Resah, le réseau des acheteurs hospitaliers, est vendu à environ 70 euros l'unité, hors taxes. Tous les éléments qu'il contient sont homologués, certifiés et référencés par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) – il ne s'agit pas de matériel bas de gamme comme on pourrait en trouver dans une trousse à 15 euros. Nous avons mené un vrai travail de préparation afin de concevoir un outil utile et efficace, pour un usage civil. Ainsi, nous avons fait en sorte que le garrot soit visible : étant de couleur orange, il sera vu par les secours à leur arrivée, ce qui n'est pas forcément le cas d'un garrot noir posé sur une victime habillée en noir. Cette trousse permet de traiter efficacement tous les types de blessures, comme celle du jardinier ayant eu un accident de tronçonneuse, ce qui n'est pas le cas des outils existants – que feriez-vous avec les épingles à nourrice contenues dans la trousse de secours de la médecine du travail ? Il y a là une véritable réflexion à mener.

J'ai contacté la plus grosse compagnie de taxis, afin de faire équiper ses véhicules circulant à Paris. On m'a répondu que ces trousses pourraient être achetées par les chauffeurs… À quelques mois des Jeux olympiques, ne devrait-on pas délivrer ce type de matériel à tous les chauffeurs, dont je rappelle qu'ils ont passé le PSC1 et que leurs véhicules disposent de radios permettant de communiquer même en cas de panne du réseau GSM ? Certaines réflexions me semblent assez étranges – comme si une proposition ne venant pas d'en haut ne pouvait pas être une bonne idée…

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