Intervention de Stéphanie Galzy

Séance en hémicycle du mardi 27 février 2024 à 21h30
Prix payés aux producteurs par les entreprises de transformation et de distribution agroalimentaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphanie Galzy :

Au moment où se tient le Salon de l'agriculture, nous sommes réunis pour dénoncer une situation intolérable, celle des prix payés aux producteurs par les entreprises de transformation et de distribution agroalimentaires.

En allant à leur rencontre, j'ai salué leur courage, celui d'une profession qui se sent abandonnée par les pouvoirs publics. La détresse du monde agricole résonne comme le cri de la France qui refuse de se laisser abattre et qui lutte pour sa survie. Les prix actuels ne permettent pas aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail, conséquence d'un système injuste et opaque qui favorise les intérêts des grands groupes au détriment de ceux qui nous nourrissent.

Madame la ministre, les agriculteurs sont cocus et vous leur demandez de payer la chambre. Les prix ne couvrent pas toujours les coûts de production qui ont augmenté ces dernières années, notamment à cause de la hausse des charges énergétiques et des intrants, mais également des normes environnementales et sanitaires.

Malgré le vote des lois Egalim 1 et 2, rien ne change. Les producteurs sont pris en étau entre des revenus insuffisants et des charges croissantes. Ils sont contraints de réduire leurs marges, de s'endetter, de se restructurer, de s'agrandir, de se diversifier ou de cesser leur activité. Ils sont également victimes d'un manque de reconnaissance sociale, qui se traduit par un sentiment d'abandon, de mépris, voire de haine de la part de certains – ils se reconnaîtront – qui les accusent de tous les maux sans connaître leur réalité alors qu'ils méritent notre respect, notre solidarité et notre gratitude.

Nos agriculteurs jouent un rôle essentiel pour notre sécurité alimentaire, notre patrimoine culturel et notre identité nationale. Ils veulent vivre dignement de leur travail ; ils ne sont pas là pour mendier des aides permanentes. La plupart du temps, c'est la loi de la jungle : les prix sont fixés par les marchés, qui ne tiennent pas compte des coûts réels de production ni des besoins des producteurs. Les fluctuations des cours mondiaux, la concurrence déloyale, le pouvoir de négociation des distributeurs sont autant de facteurs qui tirent les prix vers le bas et créent des distorsions entre les différents maillons de la chaîne agroalimentaire.

Il est impératif d'exclure l'agriculture des accords de libre-échange signés par l'Union européenne. Ces accords que le groupe Renew, alias Renaissance, a votés au Parlement européen mais que la majorité fait semblant de contester lorsque les agriculteurs descendent dans la rue. Ce n'est pas la politique du « en même temps », c'est la politique du n'importe quoi !

Nous devons promouvoir le patriotisme économique pour protéger nos intérêts. Notre souveraineté alimentaire doit rester le fer de lance de notre politique agricole. « La France […] peut nourrir sans problème sa population tout en contribuant de manière stratégique aux exportations dont le reste du monde a besoin », comme l'a indiqué la présidente de notre groupe, Marine Le Pen.

Nous devons réagir et exiger des changements profonds. Nous devons permettre à l'État d'intervenir dans l'élaboration des indices utilisés pour fixer des prix minimaux tenant compte des variations des prix des matières premières agricoles. Nous devons nous employer à faire respecter cette garantie par les industriels et la grande distribution.

Les produits ne respectant pas les normes que nous imposons à nos agriculteurs ne doivent pas passer la frontière. Il semblerait que M. Attal soit désormais d'accord avec nous sur ce point. Ce n'est plus une évolution, c'est une conversion au Rassemblement national. Bienvenue, monsieur le Premier ministre !

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